On en a déjà longuement parlé. Les médias ne se sont
d’ailleurs pas privés de critiquer, avec plus ou moins de compréhension, ces
Juifs qui prennent peur et qui font leurs valises en masse. Quoi que l’on en
pense, beaucoup comprennent cependant, sans vouloir vraiment y croire, que ce
départ des Juifs de France est un « signe », et pas vraiment de bon
augure pour la nation.
Quand certains, tant bien que mal tentent de se forger un
avenir en Europe, d’autres choisissent de la quitter. Mais ces questions ne
sont pas nées suite aux derniers évènements dramatiques de ce début d’année.
Par ailleurs, la décision de partir d’un pays comme la France pour un autre
comme Israël, très différent dans bien des domaines, ne s’improvise pas et ne
procède pas d’une crainte momentanée, fusse-t-elle très intense.
Israël est sans doute la pays du « lait et du
miel », mais les obstacles pour s’y installer sont nombreux et pas des
moindres. Aussi la réflexion des candidats est longuement muries et les
préparatifs importants, sagement pensés et repensés. Les principales questions
portent sur la langue, le logement, le travail, voire la santé.
Lors d’une des conférences Hatikva 2014 (qui s’est tenue à
Levallois en novembre 2014 – les enregistrements sont disponibles à la
rédaction), je soulignais que si des dizaines de milliers, peut-être même des
centaines de milliers de Juifs quittaient la France et s’installaient en
Israël, des milliers d’autres resteraient cependant en France, faute d’en avoir
les moyens.
L’alyia significative des Juifs de France a bel et bien
commencée et rien ne devrait l’arrêter (sauf des mesures en France ou en Israël
que je n’imagine pas). Elle va prendre encore quelques années.
Mais en y réfléchissant bien, mon attention va aussi
bien à ceux qui partent qu’à ceux qui
restent. Le Berger d’Israël orientera sans doute ses actions à venir aussi bien
vers les uns que vers les autres, une perspective nouvelle à laquelle nous nous
préparons. Pourrons-nous compter sur vous ?... Je l’espère de tout cœur.