Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu'il avait faite: et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu'il avait faite.
Genèse 2.2
Dieu était-il vraiment « fatigué » de
toute l’œuvre qu’il avait faite au point d’aspirer à du repos ? Difficile de
l’imaginer. Or, déjà au terme de chacune des journées de son activité
créatrice, il semblait faire une pause. Que peut donc alors signifier le « rythme »
que Dieu apparemment s’impose dans le texte biblique ?
Au terme d’une année scolaire
particulièrement chargée, très honnêtement, je suis plutôt fatigué et j’aspire
vraiment à quelques jours de congés, trop rares ces douze derniers mois. Mais
si pour moi, en ce début d’été, il y a assurément un besoin de se ressourcer
dans tous les sens du terme, le « repos » dont parle Dieu en relation avec son
activité n’a rien à voir avec un épuisement lié à une surcharge de travail.
Le texte est une invitation à ouvrir les
yeux sur l’œuvre parfaite du créateur, sur son activité et son action au milieu
de nous et dans notre propre vie. La pause sabbatique est avant tout un
impératif divin érigé en modèle pour celles et ceux qui ont été créés à son
image.
Nous sommes invités à nous détourner de
l’œuvre de nos mains pour considérer l’œuvre de Dieu qui nous rachète et nous
délivre du jugement à venir.
Celui qui ne sait pas s’arrêter dans son
activité propre conserve en réalité les yeux rivés sur lui-même et ses mérites
perfectibles. Il est incapable de reconnaître Dieu à l’œuvre dans sa vie et
autour de lui. Il en perd toute reconnaissance et finit par se placer au même
rang que son créateur.
Le repos que beaucoup d’entre nous
s’apprêtent à prendre cet été n’aura de véritable sens que s’il dépasse la
simple « recharge de nos batteries ». Il sera d’autant plus réparateur que nous
saurons discerner et compter toutes les œuvres de Dieu dans nos vies et la vie
des autres.
La société dans laquelle nous vivons est
aujourd’hui soit celle de l’oisiveté, soit celle de la suractivité. En aucune
manière, elle ne trouve d’équilibre dans ce qu’elle considère comme du repos.
Nos corps ont leurs limites comme nos esprits de plus en plus encombrés par une
inflation d’occupations et de nombreuses futilités. Le véritable repos de Dieu
nous ramène, nous et nos activités, à notre vraie place et nos regards dans
celui de Dieu et de tout ce qu’il fait pour nous.
Voilà un programme pour cet été qui ne
saurait me déplaire.