Il y a quelques jours, une vidéo a ému
tout Israël au point de secouer fortement l’ensemble de la classe politique, de
la droite à la gauche sans aucune exception.
Dans cette vidéo, on peut voir la scène
d’un mariage juif avec une foule de convives qui dansent leur joie avec les
mariés. A l’allure des participants, on comprend vite qu’il s’agit de
religieux, sauf que de manières plutôt incongrues, on aperçoit quelques
individus tenant des fusils d’assaut, des cocktails Molotov et quelqu’un
brandissant un couteau qu’il plante plusieurs fois dans la photo du jeune
enfant palestinien mort brûlé vif il y a quelques mois dans un attentat. La
foule en liesse et la joie manifeste des invités à ce banquet sous-entendent
clairement l’approbation de ce simulacre par la majorité des gens présents à ce
mariage.
L’association de « religieux »
à ce déferlement de haine contre les Arabes, qui plus est en la personne d’un
enfant, a choqué et profondément ébranlé les Israéliens qui, pour leur immense
majorité, s’imaginaient que la « haine » de la part des Juifs était
marginale et le fait d’individus loin des valeurs de la Torah.
Alors bien sûr, toute la classe politique
a condamné fermement ces agissements, y compris les représentants des
implantations en Judée et Samarie. Car il semble bien que cette scène de
mariage se soit déroulée dans une implantation juive. Les mariés eux-mêmes
étaient connus et ont déjà été condamnés pour des faits semblables.
Les médias, de leur côté et unanimement,
ont été en première ligne pour dénoncer ce déferlement de haine. Le Premier
ministre s’est exprimé à ce sujet à la télévision et a diligenté une enquête
qui naturellement aboutira à l’identification des individus sur la vidéo et
leur condamnation.
Loin de constituer un simple fait divers,
la vidéo et les réactions qu’elle a suscitées ont montré une réalité que
beaucoup d’Israéliens, comme parfois beaucoup de chrétiens en Occident
également, ont du mal à recevoir. La haine n’est pas seulement le fait des
Palestiniens dont on sait beaucoup trop hélas que la culture de mort est
quotidiennement suralimentée à tous les niveaux de la société. Il existe clairement
au sein de la société israélienne une composante, très réduite sans doute, mais
substantielle cependant, qui nourrit sa haine de l’autre et des Arabes en
particulier, la justifiant en partie par la foi qu’elle exprime dans la Torah.
Bien entendu, les rabbins, avec raison,
dénonceront cette pseudo justification religieuse à la haine contre son
prochain. Qui donc peut se réjouir de la mort d’un autre, qui plus est d’un
enfant, et la justifier religieusement ?... Qui peut bien être pétri de
haine jusqu’à « profiter » d’un mariage pour montrer la noirceur de
son cœur au milieu de la liesse que suppose la fête ?...
Le choc des images et la contradiction
qu’elles provoquent amèneront-ils les Israéliens à s’interroger sur la nature
profonde de leur société et du mal qui la ronge ?... Au-delà de la lutte légitime
contre les individus qui véhiculent cette idéologie de mort, les décideurs
politiques, comme les animateurs civils de la société, parviendront-ils à
identifier ce qui fondamentalement a conduit plusieurs de leurs concitoyens
dans cette voie mortifère ?... Il ne sert à rien d’affirmer que ces
individus ne sont pas de « vrais Juifs » ou qu’il s’agit de
« fous » isolés qu’il faut exclure de la société. En réalité, le mal
qui ronge la société israélienne est le même qui ronge toute l’humanité. Il
s’agit tout simplement du péché. Celui-ci n’est pas une entité
« extérieure », mais indubitablement un ennemi « intérieur »
qui ne se combat pas avec les armes ultras sophistiquées de Tsahal. Ce mal,
seul Dieu peut l’extirper définitivement. C’est par la repentance et le sang
versé du Machia’h que le pardon est obtenu et la rédemption acquise.
Nous vivons dans un monde dont les
guerres sont, sur le plan spirituel, bien peu « asymétriques ». Dans
tous les « camps », le péché y règne et y fait ses ravages. La
plupart des Juifs et des Arabes connaissent, sans le savoir, le même
« maître », le « malin » qui agit puissamment par le péché
qui règne dans l’Homme. La mort frappe d’un côté comme de l’autre et tous
comparaitront devant le tribunal de Dieu.
Cette vidéo scandaleuse et choquante peut
paraître anecdotique dans le déroulement de l’actualité. Elle est peut-être le
témoignage, l’amorce d’une prise de conscience, au moins parmi les Juifs, que
la nature du problème dépasse celui de quelques individus déversant leur haine
lors d’un mariage. Or prendre conscience du vrai problème de fond de la société
juive israélienne, c’est commencer à en découvrir la solution spirituelle.
Quand je songe aux promesses de Dieu
prononcées par Zacharie (12.10) ; au retour à Dieu des israélites qui
reconnaitront que le Salut ne vient que par leur Sauveur, le Machia’h ; je me
dis que le choc provoqué par cette vidéo constitue peut-être un jalon dans le
chemin du retour à Dieu d’Israël.
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