Le « bruit » des médias
me semble cependant étonnamment contraster avec le « silence » du
monde chrétien (parmi d’autres) sur un sujet qui pourtant a fait la une des
journaux télévisés ces dernières semaines. Etait-ce un manque
d’intérêt ?... Le sentiment d’une « routine » ou d’un
épiphénomène supplémentaire dans une guerre sans fin opposant Juifs et
Arabes ?... Ou ce silence est-il révélateur d’une réalité plus
embarrassante ?...
Il y a d’abord eu le conflit
armé, certes limité à quelques jours seulement, entre le Hamas et Tsahal. Il
est vrai qu’il n’y avait pas vraiment de quoi « faire » de nombreuses
« unes », le nombre de morts ayant été plutôt réduit comparativement
au conflit syrien voisin. Quelques jours après, il s’est agi de l’adoption par
l’ONU de la Palestine comme Etat observateur non membre de l’organisation des
Nations Unies. Le monde « chrétien » est demeuré quasi silencieux. Pas
un mot ou presque, dans un sens ou un autre. Anecdotique diront certains. Ce
vote ne change rien à la situation sur le terrain. Le conflit demeure aussi
inextricable. C’est à la fois « vrai » et « faux ». Et les
Chrétiens se devaient de réagir… Le vote
de l’ONU a effectivement amené un réel changement politique sur le fond du
conflit.
LA RECONNAISSANCE D’UN ETAT INEXISTANT
Voilà une différence qui sur le
fond modifie les moyens d’action de la nouvelle entité palestinienne. Même si
l’Etat de Palestine ne dispose pas d’un droit de vote à l’ONU, son nouveau
statut lui permet de dialoguer d’égal à égal avec n’importe quel autre Etat. Il
peut participer à toutes les instances de l’ONU, notamment recourir à la CPI
(Cours Pénale Internationale) pour faire valoir ses « droits ».
Plusieurs responsables palestiniens ont déjà fait savoir qu’ils menaceraient de
le faire contre Israël. Mais qu’est-ce donc que la reconnaissance de cet Etat
qui n’a aucune frontières établies, aucune capitale historique, pas même un
peuple dont on puisse établir l’histoire en rapport avec une terre depuis des
siècles (de nombreux textes et témoignages, notamment d’Arabes, infirment les
déclarations palestiniennes et notamment celles mensongères de Mahmoud Abbas à
l’ONU, qui établissent l’existence de la Palestine sur l’ensemble de ce qui est
Israël aujourd’hui – voir les articles disponibles à la rédaction du BI). C’est
ainsi que la reconnaissance de la Palestine comme Etat passe nécessairement,
dans la bouche de Mahmoud Abbas, par la négation de l’histoire et du peuple d’Israël
sur sa terre. Il s’agit rien de moins que d’un renversement des réalités
historiques au bénéfice de la Palestine, énoncé dans un discours officiel aux
Nations Unies, et sans que personne ne s’en offusque. Or, la négation pour
ainsi dire « approuvée » par l’ONU lors de ce vote, représente en
quelque sorte une atteinte aux fondements même de la foi chrétienne. Le vote
« historique » de reconnaissance de la Palestine par l’Assemblée
Générale de l’ONU le 29 novembre 2012 constitue une étape décisive vers la
délégitimation d’Israël et un retournement des Nations du monde contre le
peuple d’Israël. Par ailleurs, avec ce vote, indirectement, c’est aussi la foi
chrétienne qui a été qualifiée de « mensonge ». Où donc a-t-on
entendu une voix chrétienne dissonante pour dénoncer l’usurpation et le
mensonge ?...
LA RECONNAISSANCE DE LA HAINE COMME PRINCIPE EXISTENTIEL
Fort de son succès diplomatique,
le Fatah de Mahmoud Abbas, qualifié de « modéré » et chaud partisan
de la paix par les Occidentaux, semble avoir retrouvé le chemin de la
réconciliation avec le Hamas, le mouvement terroriste palestinien (inscrit
pourtant sur la liste des organisations terroristes de l’UE) qui prône la destruction
d’Israël et l’établissement d’un califat islamique. Parallèlement à cela, un
récent sondage indiquait une hausse importante de la popularité du Hamas dans
les territoires disputés et, à 88%, un soutien de la population palestinienne à
des actions armées contre Israël. La culture et l’enseignement de la haine sont
durablement ancrés dans la société palestinienne. Ce ne sont évidemment pas les
mensonges du Président de l’Autorité palestinienne à l’ONU qui vont aider à
bâtir la paix avec le voisin israélien. La communauté internationale préfère
fermer les yeux sur le culte de la
haine devenu le principe existentiel des Arabes palestiniens. On ne s’imagine à
aucun moment en paix avec son voisin. Le conflit israélo-arabe nourrit en
permanence la haine afin de ne jamais aboutir à la paix et ne jamais devoir
reconnaitre Israël comme l’Etat des Juifs. Le vote de reconnaissance de la
Palestine à l’ONU a pour ainsi dire entériné ce principe de haine et
d’existence que pour la disparition d’Israël. Là encore, pas une voix ne s’est
élevée pour dénoncer la pseudo construction d’un Etat basée sur la haine de
l’autre. Bien au contraire, le monde s’est empressé de condamner Israël pour
ses projets de constructions de logement à Jérusalem-Est, refusant d’avance toute
reconnaissance juive sur Jérusalem, au profit du mensonge arabe.
L’ISOLEMENT D’ISRAËL ET… DU PEUPLE JUIF
Plusieurs dans la classe
politique en Israël s’inquiètent de voir au fil du temps la popularité de
l’Etat hébreu s’éroder, Israël être marginalisé, dénoncé par l’ONU et les
grandes nations du monde. Les vrais amis
d’Israël se font de plus en plus rares. Quelles que puissent être les décisions
politiques des chefs d’Israël, les torts sont toujours de leurs côtés. Plus le
peuple juif tente de se protéger en érigeant des barrières de sécurité et en rendant hermétique ses frontières, plus
il est dénoncé pour ses mesures unilatérales empêchant les Arabes d’entrer sur
son territoire. Les dirigeants d’Israël n’ont sans doute pas toujours été très
avisés dans leurs choix, mais il est un fait qu’Israël est montré du doigt par
la communauté internationale comme l’empêcheur d’aboutir à une paix durable au
Moyen-Orient et même dans le monde. Et plus encore qu’Israël en tant que
nation, ce sont les Juifs eux-mêmes qui sont accusés d’être la cause des
troubles de ce monde. Alors bien sûr, au-delà de la haine et de l’universel
sentiment d’hostilité à l’encontre des Juifs, le lecteur et croyant de la Bible
discerne dans les temps que nous vivons une réalité spirituelle dans laquelle l’isolement
d’Israël et du peuple juif sont les signes d’évènements eschatologiques pour
lesquels nous nous devons d’être attentifs. Cette attention n’est cependant pas
celle du spectateur, comme si nous
étions au cinéma, assis confortablement dans un fauteuil en velours. Nous
sommes également acteur du présent et
à ce titre nous ne pouvons pas rester « neutres » ou en marge comme
si rien ne nous affectait. Le monde chrétien serait-il devenu
« aveugle » ?... Indifférent ?... Sourd ?... et même
muet face à la détresse et l’isolement d’Israël et du peuple juif ?
Il y a encore fort heureusement
des Chrétiens qui aujourd’hui se lèvent et se rangent au côté des Juifs et
d’Israël pour rompre son isolement et soutenir « ce » frère aîné. Les
temps deviennent cependant difficiles et le prix de cet engagement deviendra de
plus en plus « coûteux ». On serait en droit d’attendre des
dirigeants chrétiens, notamment protestants et évangéliques, un peu plus de
« courage » pour prendre position au côté d’Israël, car au bout du
compte, la défense d’Israël est aussi la leur. Il ne s’agit pas nécessairement
d’apporter un soutien politique béat, mais de reconnaître la vérité réelle
telle qu’elle se présente et surtout le conflit spirituel sous-jacent qui
alimente et attise le feu des hostilités. Renvoyer dos à dos les protagonistes
ou ne voir que les effets d’un faux conflit territorial ne sont rien d’autres
que de l’aveuglement volontaire et l’adhésion aux mensonges de l’adversaire. Le
sort des Chrétiens du Moyen-Orient, notamment ceux qui aujourd’hui sont en
péril en Syrie, doit nous préoccuper et Israël est probablement l’une des
dernières cartes susceptible de sauver leur mise.
Je sais bien qu’il y a dans notre
pays bien des sujets de société pour lesquelles beaucoup de choses sont mises
en œuvres, à juste titre d’ailleurs. Ils sont de réels défis que nous devons
relever en prenant des positions fermes quitte à se « marginaliser »
dans une société qui refuse de plus en plus les repères fondamentaux de la
Bible. On peut craindre cependant que s’agissant d’Israël, l’engagement
chrétien soit plus timoré. Je voudrais croire que non.
Le silence est d’or dit-on.
Faisons en sorte qu’il ne devienne pas coupable.
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