jeudi 4 avril 2013

"Bonne nouvelle", la nouvelle était fausse... mais…

Il n'a pas fallu longtemps pour recevoir finalement un démenti d'une nouvelle qui n'avait pas été rapportée en France (ou presque). Heureusement?... J'en parlais brièvement il y a seulement quelques heures dans mon dernier "post". Ce cinéaste israélien tabassé à Aubagne ne l'a finalement pas été, même s'il y a eu un "incident", mais qui n'a pas eu la gravité extrême que l'on craignait. Un propos rapporté exagérément?... Des nuances qui n'en étaient pas?... Les médias israéliens qui s'étaient emparés de l'affaire se sont malheureusement piégés eux-mêmes à leur propre idée qu'ils se font d'une France enflammée d'un antisémitisme métastasé jusqu'aux communes les plus calmes de la France profonde.

Pensez-donc, pour la plupart des gens, Aubagne rime davantage avec Pagnol qu'avec "quartier nord" de Marseille ou « cité du 93 ». A force de crier au loup, on finit par le voir de partout or il convient de rester prudent pour ne pas alarmer inutilement ou endormir nos lecteurs dans une vigilance qui fléchirait. Le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) a fait part de ses excuses et je m’associe à lui pour exprimer mon regret que de telles informations aient pu passer sans véritable contrôle. Le cinéaste en question devra sans doute s’en expliquer et être plus prudent en témoignant à l’avenir (voir le lien vers le site du CRIF : http://www.crif.org/fr/leditorialdupresident/lagression-daubagne-une-fausse-nouvelle/36078). Les grands journaux israéliens se doivent aussi de prendre la mesure des nouvelles qu’ils rapportent s’ils veulent rester crédibles. La bonne nouvelle cependant, outre la bonne santé du cinéaste israélien, est la réaction de « mea culpa » des médias et du CRIF qui se sont fait l’écho de ce fait divers qui, malheureusement, aurait pu être tout à fait vrai. On ne peut pas en dire autant de certains médias français mouillés dans des affaires autrement plus graves (on en reparlera peut-être une autre fois). Avouer sa faute, par les temps qui courent, à l’instar d’un ministre, ce n’est pas vraiment payant, même si cela soulage la conscience. Une conscience que nos politiques semblent avoir anesthésiée pour ne faire transpirer que davantage d’hypocrisie.

Il n'empêche que le cancer de l'antisémitisme a bel et bien pris un chemin et une ampleur dont les précédents peuvent en effet faire craindre le pire. Je suis régulièrement sollicité par des amis qui à l’étranger reçoivent l’écho de faits gravissimes relatifs à l’antisémitisme en France. La plupart du temps, les informations qu’ils ont reçues sont exactes mais juxtaposées de telle sorte que les faits rapportés sur une période de 2 ou 3 ans se trouvent « concentrés » sur un temps donné de quelques semaines seulement. Si bien que le sentiment du lecteur est qu’il y a une explosion soudaine de la situation en France. Un sentiment qui de fait n’est pas une réalité. Le métier de journaliste est, on l’a bien compris, difficile et chargé de responsabilité. On n’est jamais complètement neutre et les effets que l’on produit constituent un « pouvoir » phénoménal. Cet énième épisode dans la guerre des communications et la lutte contre l’antisémitisme doit nous amener à une vigilance accrue et une prudence afin que l’alerte soit entendue et comprise le moment venu.

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