Peut-être connaissez-vous l’histoire
juive de ce monsieur Katzman qui au sortir de la guerre, craignant l’antisémitisme
de ses concitoyens, demande aux autorités de pouvoir changer son nom pour le
rendre moins « reconnaissable » comme patronyme juif ? S’adressant
alors à l’officier d’état civil, il suggère de franciser son nom en le
traduisant. C’est ainsi que monsieur « Katz » - « man » devint
monsieur « chat » - « l’homme » : Chalom !
Un résultat aussi éloquent qu’amusant
qui témoigne de l’effort, parfois vain, à vouloir « s’effacer » dans
une société qui cache mal son malaise vis-à-vis des Juifs. Et pourtant, près de
70 ans après la fin de la guerre, le ministère de la justice français vient de
revenir sur ses positions et autorise à nouveau les Juifs de France à reprendre
leur patronyme d’origine. Faut-il comprendre par-là que les temps sont devenus
plus cléments pour les Juifs ?... Nullement. A moins que les Juifs de France
ne voient plus la nécessité de se « cacher » et préfèrent
courageusement – à moins que ce soit de la résignation – afficher clairement
leurs origines au travers de leur nom.
Il y aurait cependant de quoi s’inquiéter.
Il y a quelques jours seulement, un cinéaste israélien – Yaniv Horowitz – a été
tabassé par de jeunes arabes au sortir de la projection de son film lors d’un
festival cinématographique à Aubagne. Les journalistes français devaient sans
doute se trouver ailleurs car on n’en a pas fait mention dans les journaux. C’est
sûr qu’avec son patronyme, il ne pouvait pas passer inaperçu. Et je doute fort
qu’il ait fait par ailleurs une publicité tapageuse de sa qualité de citoyen
israélien.
De toutes les manières, le
tabassage de Juifs ne doit plus faire la une de journaux dans notre pays et… il
faut arrêter de rabâcher les gens avec l’antisémitisme quotidien des banlieues
abandonnées aux hordes d’islamistes radicaux. N’est-ce pas notre ministre de l’Intérieur
qui déclarait il n’y a pas si longtemps que les « Mérah » en
puissance se comptaient par dizaines dans les banlieues françaises, prêts à
passer à des actes autrement plus définitifs ?...
Curieuse histoire aussi que celle
de cette jeune femme égyptienne à qui l’on avait caché ses origines juives. Eduquée
dans la haine des Juifs depuis son plus jeune âge, elle découvre soudainement sa
judéité et se voit contrainte de quitter le pays dans la précipitation, menacée
de mort par des salafistes. Actuellement en service dans l’armée israélienne,
elle raconte ce qui a été sa situation « d’avant » et « d’après »
sa sortie d’Egypte. Récit émouvant alors que nous terminons les célébrations de
Pessa’h et « notre » propre sortie d’Egypte. La haine des Juifs est
un esclavage qui tient prisonnier des millions d’individus en Egypte, comme
ailleurs dans le monde. Cet esclavage conduit cependant à la mort et beaucoup
ne le savent pas. En réalité, il n’est qu’un effet collatéral du péché qui touche
toute l’humanité. Si Pessa’h nous a conduit à réfléchir sur nous-mêmes, notre
identité, notre histoire et notre place en ce monde. Pessa’h est aussi une
invitation à considérer notre présent, notre comportement, nos paroles et nos
actions. Pessa’h enfin nous fait considérer le monde à venir comme meilleur,
dans l’attente que le Machia’h revienne et établisse son royaume. Mais tout
commence à Pessa’h quand l’agneau est immolé et son sang protecteur répandu pour
notre Salut. Sans l’agneau de Pessa’h, il n’y a pas de suite à l’histoire… Et s’il
n’y avait que l’agneau de Pessa’h pour notre salut, nous dirions encore « Dayénou »
- cela nous aurait suffi ! [expression que l’on retrouve dans la liturgie
de Pessa’h]
Bien plus tard, Yohanan (Jean le
baptiseur) déclarera en parlant de Yéchoua’ le nazaréen : « Voici l’agneau
de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1.29)
Nous faut-il ajouter quelque
chose ?... Dayénou !
Finalement ! Monsieur Katzman
a bien eu raison de judaïser son nom : Puissions-nous être tous des
porteurs de paix au patronyme « Chalom » !
Chalom en Yéchoua’ !
G.A.
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