À vrai dire, cela fait longtemps
que cette guerre a commencé. Mais il y a dans l’air comme un changement
inquiétant qui marque peut-être bien un tournant dans le regard que l’on peut porter
sur le conflit opposant Israël au monde arabe. Je pense que dans le fond, on
touche peut-être bien à sa nature profonde, à son expression la plus violente
en même temps que la plus révélatrice.
Le plus souvent, le conflit
israélo-arabe est présenté comme une lutte nationaliste, une dispute
territoriale, voire une guerre « coloniale ».
Au départ, Israël était en grande
partie perçu comme un « petit » état luttant avec succès pour sa
survie au milieu d’une multitude de nations arabes intransigeantes. Dans le
même temps, d’autres considéraient Israël comme le fruit empoisonné d’un
colonialisme occidental sur fond de guerre froide. Peu comprenaient que la
nature profonde du conflit était en fin de compte le refus des Juifs de
demeurer sous le statut de dhimmis
qui avait été le leur depuis des siècles sous la domination de l’islam. Cette
condition particulière était en réalité une sorte de « citoyenneté »
de seconde classe assortie bien souvent de discriminations, d’humiliations de
toutes sortes et de violences.
Croisant des intérêts communs,
les nationalistes arabes et les services secrets russes (le KGB) créèrent au
courant des années 60 un concept nouveau propre à accentuer la pression sur un
peuple d’Israël refusant toujours de se « soumettre » au dictat de l’islam.
Il est d’ailleurs totalement confirmé que le KGB russe, expert en la matière, a
fortement contribué à répandre la propagande à propos de l’existence d’un
« peuple palestinien » opprimé par les Israéliens. Loin de nier
l’existence des souffrances de part et d’autre, je relève seulement que la
propagande mensongère construite en son temps a permis de projeter dans la
conscience collective de l’opinion mondiale une image erronée de la réalité,
fortement colportée ensuite par les médias du monde entier.
Mais même ainsi, la lutte
nationaliste palestinienne, quoique gagnant des « points » dans
l’opinion publique internationale, ne trouvait pas le ressort suffisant capable
de mobiliser derrière elle les forces nécessaires propres à renverser
l’équilibre en sa faveur. C’est ainsi que s’est réveillé en son sein l’argument
religieux. Celui-ci n’avait jamais vraiment disparu, mais il était pour ainsi
dire relégué au second plan. La « défense » de l’islam a donc pris le
relais du classique nationalisme arabe, devenu obsolète ou tout simplement
insuffisamment efficace. En effet, ce dernier impliquait un nécessaire
compromis pour emporter l’adhésion, sinon de « l’ennemi sioniste »,
au moins des nations occidentales. En revanche, la cause de l’islam ne souffre
aucune discussion. Personne n’imagine en fin de compte négocier avec le
« prophète », pas plus qu’avec Allah.
Le Hamas, le djihad islamique et
plusieurs groupuscules palestiniens issus directement des rangs de l’OLP ont
choisi l’option violente qui aujourd’hui a l’adhésion de la majorité des Palestiniens.
Depuis des années, l’éducation et
l’incitation permanente à la haine des Juifs sont comme un vent de tempête
qui annonce l’ouragan à venir. Se peut-il que le temps soit venu de
« récolter » ce que patiemment les dirigeants palestiniens ont
semé ?...
Depuis quelques jours, les
attaques au couteau se sont multipliées, faisant des morts et des blessés. Ce
qui caractérise toutefois ces agressions, c’est la motivation profonde de leurs
auteurs, ainsi que leur réaction après leur arrestation. Si la plupart sont
originaires des quartiers arabes de Jérusalem, leurs forfaits se sont produits
un peu partout en Israël. Parmi eux se trouvent des jeunes, et même des
adolescents, d’autres plus âgés et dans toutes les catégories sociales. La
violence extrême des attaques témoigne de l’envie de tuer des Juifs pour rien
d’autre que leur qualité de Juif. Animés d’une haine indescriptible, leur
motivation est détachée de tout nationalisme. Ils savent pertinemment que leur
chance d’être eux-mêmes abattus au cours de leur attaque est très importante.
Leur action n’a bien évidemment aucune portée stratégique, mais ils se
glorifient de leur haine et du sang qu’ils versent. Leurs familles de même,
loin de s’affliger, affichent une fierté et appellent de leurs vœux la multiplication
de ces meurtres. La télévision a pu recueillir avec effroi des témoignages de
mères loin d’être en pleurs, d’amis et de voisins qui ne cachent pas leur
soutien à la violence contre les Juifs.
Les Israéliens réalisent au fil
des jours que la cohabitation avec leurs voisins arabes ne sera peut-être plus
aussi facile à envisager. Chacun se méfie de son voisin arabe, du plus jeune au
plus âgé. Craignant même d’être agressés par un simple employé de la compagnie
téléphonique Bezek (l’un des agresseurs de la semaine passée travaillait pour
cette compagnie), certains demandent à n’être dépannés que par des techniciens juifs.
Hallucinante situation que l’on n’imaginait pas il y a encore quelques
semaines. Les commerces arabes sont désertés par les clients juifs, ce qui
risque de précipiter l’économie arabe, en Israël même. Des entreprises
débauchent également certains de leurs employés arabes.
Certes, toutes ne le font pas et
il existe encore un grand nombre d’exemples où Juifs et Arabes travaillent et
vivent ensemble. Mais le vent tourne et la confiance a sérieusement été
ébranlée.
Les autorités israéliennes
agissent au mieux pour prévenir les agressions, tandis que du côté palestinien,
on continue d’attiser la haine et Mahmoud Abbas a même été surpris de mensonge
à la télévision palestinienne. La situation pourrait bien complètement lui
échapper.
À l’heure où j’écris cet article,
on apprend que le tombeau de Joseph – lieu saint du judaïsme en territoire
palestinien - a été entièrement incendié par des émeutiers palestiniens. On
imagine sans peine que les incendiaires ont été fortement motivés par les
mensonges répandus par l’Autorité palestinienne qui annonce depuis des semaines
la volonté des Juifs de détruire la Mosquée Al-Aqca (sur le mont du Temple).
Alors bien entendu, d’ici
quelques jours, on verra si la tension retombe et si finalement tout rentre
dans l’ordre. Je crains cependant que la confiance ne revienne pas si aisément.
Ces derniers jours, tout le monde s’est rendu compte en Israël que la haine des
Juifs était l’unique moteur des attaques anti-israéliennes. L’argument
religieux et la défense de l’islam autour de l’esplanade des mosquées sont
devenus le moyen par excellence de rassembler sous une même bannière l’ensemble
des musulmans, par delà les frontières des états.
Il n’y a plus à ce stade de
négociation envisageable. On ne discute pas avec celui qui crie sa soif de tuer
des Juifs seulement parce qu’ils sont juifs. Localement, il sera toujours
possible d’envisager le dialogue et l’échange entre individus. Mais le mythe du
« peuple palestinien » a volé en éclat avec les déclarations répétées
de ses dirigeants mobilisant les masses pour tuer des Juifs.
Reste les médias occidentaux,
coupables depuis longtemps de parti pris, qui continuent à colporter les
mensonges et la haine des Juifs.
Mais comme le dit le
proverbe : qui sème le vent, récolte
la tempête… et l’heure de la tempête ne saurait tarder. La guerre ouverte
contre les Juifs a peut-être bien commencé.
Il y a quelques semaines, j’avais
parlé de l’isolement d’Israël comme un signe des temps de la fin. Celui de la
haine généralisée et manifeste contre les Juifs en est un autre. Rien de
vraiment nouveau sous le soleil peut-être. Ce qui change toutefois, c’est le
dévoilement plus significatif de ces signes… en premier lieu pour Israël.
Est-ce là le chemin vers un début de retour à Dieu et une espérance qui ne se
fonde plus qu’en l’Éternel, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ?...
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