Je m’empresse de rassurer certains.
L’intitulé de cette question n’est pas le dernier ou le prochain sujet de
philosophie au baccalauréat. Et je ne saurais être « prophète » en la matière.
Plus prosaïquement, cette question est
en réalité LA question à laquelle chacun se doit de répondre pour sa vie. Mais,
il faut en convenir, tout le monde n’y répond pas de la même manière. Certains
considèrent essentiel leur « épanouissement personnel », d’autres leur « confort
matériel », d’autres encore leur « réussite sociale et familiale ». Certains,
plus rares, trouvent fondamental de consacrer leur vie entière à transmettre
valeurs et idées à la génération suivante. Bref ! Selon les priorités de
chacun, « l’essentiel » prend des formes concrètes extrêmement variées. C’est
aussi ce qui anime et rend passionnant le débat sur la question.
Cependant, je reste perplexe quand
certains de mes amis, des frères et des sœurs animés des meilleures intentions,
à la suite du dernier article que j’ai publié — La diplomatie française à l’heure de la « féodalisation »
(http://lebergerdisrael.blogspot.fr) — sans émettre de commentaire particulier à son
propos, s’empressent de me rappeler que « l’essentiel » est ailleurs. Sous-entendent-ils
que mon propos avait une pertinence toute relative ? M’inviteraient-ils à « aussi »
ou « surtout » considérer ce qu’ils jugent, eux, « plus » essentiel ? Sans
autre précision dans leur réponse, bien des options sont possibles. C’est donc
brièvement, que je réponds à leur interpellation, peut-être un peu à la « normande ».
Car à mes yeux, ils ont à la fois « raison » et « tort ».
En effet, l’essentiel ne consiste pas à constater
simplement les égarements divers et variés des politiques menées par nos
contemporains. Relatifs au peuple juif et à Israël, ils sont hélas nombreux et
conduisent au « mieux » à noircir un peu plus l’image des Juifs, au « pire » à
préparer les persécutions présentes et à venir. Je ne suis d’ailleurs pas, et
de loin, le seul à constater tout ce qui « tourne » de travers dans notre
société. Les questions éthiques et morales sont notamment régulièrement
abordées et il est rappelé avec pertinence les conséquences terribles que
certaines des décisions de notre gouvernement ont et vont encore engendrer. C’est
bien entendu avec raison que ces sujets sont mis en valeur et personne ne
semble critiquer leur essentialité. Alors pourquoi, dès lors que l’on parle
d’Israël, le réajustement de certaines vérités historiques semble d’un seul
coup plus « relatif », moins « essentiel » ? Est-ce parce qu’Israël serait
considéré comme un sujet trop « sensible », controversé, ou peut-être trop « politisé » ?
Israël serait-il trop « adulé » spirituellement par les uns ou au contraire « déconnecté »
de la réalité spirituelle ou prophétique par d’autres ? La « critique »
manquerait-elle d’équilibre, sans que l’on sache vraiment sur quoi reposerait
l’équilibre de cette critique ?
En réalité, l’essentialité d’un sujet, quel qu’en
puisse être le traitement, est une notion très relative. Elle varie selon les
temps et les moments, la perspective ou les conditions dans lesquelles on se
trouve. C’est ainsi que l’essentialité d’un sujet peut sensiblement varier d’un
individu à l’autre sans que la pertinence de celui-ci soit intrinsèquement en
cause.
Ce qui rend en fait l’analyse d’un sujet « essentiel »,
c’est sa juxtaposition ou sa comparaison à un autre. Et même ainsi, une
essentialité peut être mouvante avec le temps et les circonstances.
Ceci étant dit, la remarque de quelques lecteurs à
cet article ne portait pas forcément sur l’étude proprement dite des positions
considérées par ces ambassadeurs, en tout cas pas uniquement. Il y avait
peut-être le sentiment qu’il y manquait « quelque chose » de leur point de vue plus
« essentiel » encore. Une parole de Yéchoua’ ? Un appel vibrant à le suivre ?...
Peut-être, je le concède volontiers.
L’essentiel n’est pourtant pas non plus dans le
jugement que l’on pourrait porter sur l’analyse de tel ou tel sujet relatif à
Israël. À moins d’avoir les yeux bouchés et l’entendement obscurci, il est
clair que derrière toutes les péripéties qui entourent les actions des hommes
en faveur, mais surtout en défaveur d’Israël et du peuple juif aujourd’hui, il
existe une réalité spirituelle qui transcende l’Histoire avec un grand « H ».
Et la présentation de cette réalité est en effet « essentielle ». Elle passe
par une compréhension renouvelée des faits qui nous entourent afin que le
croyant en Yéchoua’, comme celui qui s’interroge encore à son sujet, ne se
laisse pas surprendre, ou abuser, lors de l’accomplissement des desseins de
Dieu annoncés par les prophètes, notamment en ce qui concerne Israël.
Cette « analyse » de l’actualité ne se substitue pas
au message central des Évangiles. Elle le contextualise. Elle ne constitue pas
en soit une invitation au Salut. Elle nourrit sa pertinence. Loin d’enfoncer le
lecteur dans une sinistrose sans fin, elle l’amène à lever les yeux vers le
ciel, vers celui qui a tout préparé pour notre Salut.
Yéchoua’ est le Machia’h annoncé par les prophètes,
le Sauveur d’Israël et finalement de tout homme qui s’approche de lui pour obtenir
le pardon de ses fautes.
Le sang versé par le Messie est devenu une « folie »
aux yeux des hommes, pour les Juifs comme pour les non-juifs. Or, ce sang est
vraiment ce qui est « essentiel », car selon la Loi, sans effusion de sang, il
n’y a pas de pardon.
Quelle autre solution les hommes proposent-ils ?...
Aucune qui n’est pas une « folie » aux yeux de Dieu.
Finalement, dans la perspective des hommes, il n’y a
pas une seule chose essentielle, mais plusieurs selon les temps et les moments.
Mais lorsqu’on lève les yeux vers le ciel, il n’y en a plus qu’une seule qui
soit vraiment essentielle.
La vocation du Berger d’Israël est d’amener tout
homme, le Juif premièrement, puis le non-juif, à porter ses regards de la terre
vers le ciel, vers le Machia’h Yéchoua’. Il est vivant aujourd’hui et il se
prépare à revenir au milieu des siens, les Juifs.
Le croire ou non est ce que je crois essentiel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire