La seconde fête de pèlerinage dans le cycle annuel des fêtes
marque aussi la fin de la période de Pessa’h. Il y a dans cette fête comme un
goût d’achèvement en même temps que l’idée d’un commencement.
Tandis que Pessa’h commence invariablement un 14 Nissan,
Chavouoth se situe toujours par rapport à Pessa’h qui le précède, 50 jours
après. Pour être précis, 49 jours après la présentation de la « gerbe », l’Omer,
la prémisse des récoltes. Tout un symbole !
Si l’offrande de l’Omer au lendemain de Pessa’h coïncide
avec la résurrection du Machiah Yéchoua’, nous comprenons que celle-ci
représente assurément l’annonce de quelque chose de plus grand au terme du
décompte de l’Omer, 49 jours après, 7 semaines.
La tradition fait aussi correspondre Chavouoth au don de la
Torah sur la montagne. Là encore un symbole fort pour le lecteur et le témoin
de l’histoire. Clairement, nous comprenons que le calendrier liturgique se
calque sur celui de l’histoire des israélites et préfigure une perspective
prophétique qui nous dépasse.
Dans un premier temps, il nous faut découvrir que si
l’affranchissement du peuple d’Israël s’opère à Pessa’h, le peuple est appelé à
une vie nouvelle à Chavouoth
lorsqu’il accueille la Torah.
Cela dit, il ne nous faut pas perdre de vue que la Torah
donnée à Moché une première fois n’a pas été accueillie comme il le fallait. La
débauche du peuple impatient a conduit Moché à briser les Tables de la Loi au
pied de la Montagne sainte. Cependant, en hébreu, le terme utilisé (ta’hat) signifie littéralement que les
tables (lou’hot) ont été brisées « sous »
la montagne. Une manière de signifier que celles-ci ont été « cachées » ou même
« ensevelies », loin de la vue des israélites. Or il en a été du Machiah
Yéchoua’ comme des premières lou’hot.
Rejeté par les siens, il a été brisé
et mis à mort avant d’être enseveli hors de la vue du peuple. Retenons par
ailleurs que Yéchoua’ est désigné comme la Parole « incarnée » (Jean 1) qui
vient dans le monde et qui marche au milieu du peuple.
La résurrection de Yéchoua’ intervient au lendemain de
Pessa’h, lors de l’offrande de l’Omer comme une prémisse de ce qui va
intervenir à Chavouoth.
Le décompte de l’Omer est en quelque sorte l’expression
d’une attente et d’une espérance. Or les 7 semaines calculées ne sont pas sans
rapport avec le Yovel — le jubilé — qui proclame une année de délivrance pour
tous les esclaves et le retour dans son héritage de tous les israélites.
Chavouoth est donc une fête joyeuse qui proclame la délivrance, une vie
nouvelle pour des « esclaves affranchis » un peu plus tôt, lors du sacrifice de
Pessa’h.
Le don de la Torah ce jour-là est celui de la venue au
milieu du peuple de la Parole de Dieu qui désormais « marchera » au sein de la
communauté d’Israël dans le désert. Mais il y a plus encore dans ce symbole.
Yovel est le même terme qui désigne la corne du bélier, le choffar dont on souffle lors de la fête. Il rappelle sans nul doute
le bélier offert à la place d’Isaac par Abraham à Pessa’h (Ndlr : les rabbanim établissent un lien direct
entre l’akkédah d’Isaac et Pessa’h).
Par ailleurs, la tradition indique que le son produit par le
choffar était à trois tons. Le « souffle »
provenait d’une certaine manière de Dieu lui-même.
Que penser alors de ce qui s’est produit il y a 2000 ans
lors de Chavouoth à Jérusalem ?... Le Roua’h
HaKodech a « soufflé » et plusieurs milliers de personnes ont été remplies
de l’Esprit-Saint, tout cela accompagné de phénomènes extraordinaires.
Nous comprenons que cette situation exceptionnelle, qui
s’est déroulée devant des milliers de témoins, a été le témoignage de l’action
de Dieu au milieu du peuple, l’accomplissement de la prophétie de Joël et la
naissance en quelque sorte à « une nouvelle vie » d’hommes et de femmes qui ont
accepté, reçu Yéchoua’ comme le Messie d’Israël.
La résurrection de Yéchoua’ a finalement été comme une prémisse
à une « moisson » d’exception lors de cette fameuse fête de Chavouoth.
Et si l’on considère la fête au sein du calendrier
prophétique divin, il faut nous attendre à quelque chose de plus exceptionnel
encore lors de la prochaine fête de Souccoth.
Les « fruits » en seront différents, plus abondants encore.
‘Hag Sameah’
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