Depuis
quelques jours foisonnent dans l’actualité une multitude d’opinions et d’idées
contradictoires relatives à la nécessité ou non d’établir avec l’Iran et son
programme nucléaire une « ligne rouge ». Une « ligne
rouge » qui, cela dit en passant, signifierait une limite au-delà de
laquelle la confrontation militaire entre la république islamique d’Iran et
ceux qui lui contestent son « droit » à disposer d’une technologie
lui permettant de fabriquer une bombe atomique, serait inéluctable. En disant cela,
j’affirme qu’il faudrait vraiment être naïf pour croire encore à ce stade que
les iraniens cherchent à ne faire qu’un usage pacifique de l’énergie nucléaire.
Le
premier ministre israélien a ces derniers jours manifesté son impatience et
souligné, sans doute avec raison, qu’en l’absence de « ligne rouge »,
les iraniens ne se sentiraient nullement contraints de mettre un terme à leur
programme nucléaire. Faut-il rappeler que toutes les négociations menées
jusqu’ici par les diplomates n’ont rien donné ? Les sanctions économiques,
si elles ont pu gêner un petit peu le fonctionnement du pays des Mollahs, ne
sont absolument pas suffisantes, d’autant que plusieurs grands pays n’hésitent
pas à contourner l’embargo international, limitant l’impact même d’éventuelles
futures mesures.
Les
dirigeants occidentaux ont en fait déjà capitulé et accepté dans leurs
équations un Iran nucléarisé. Les préoccupations intérieures, les déficits et
autres difficultés politiques n’encouragent pas l’interventionnisme des Etats à
l’autre bout du monde. En attendant, l’Iran se frotte les mains, à moins que… en définitive, Israël n’intervienne
seul pour détruire les ambitions hégémoniques des dirigeants iraniens. Les
puissances occidentales, qui réfléchissent à court terme, n’y voit que des
inconvénients. En effet, un conflit dans cette région du monde entrainerait une
flambée des prix du pétrole et même un risque de pénurie consécutivement au
blocage du détroit d’Ormuz… Pas de quoi enchanter les électeurs potentiels qui
font le plein à la pompe.
Ceci
étant, on en oublie le sens premier d’une « ligne rouge ». Il s’agit
rien de moins que de fixer des limites, définir des règles claires à
l’intérieure desquelles s’exerce la liberté. L’exercice du pouvoir consiste
justement à fixer des limites réalistes et à les appliquer, sans quoi, c’est le
désordre et l’insécurité.
L’hypocrisie
qui consiste à tergiverser avec l’Iran sans jamais fixer la moindre limite
au-delà de laquelle on exercerait une autorité coercitive, c’est avouer sa
faiblesse et contribuer à renforcer la détermination des hommes au pouvoir à
Téhéran.
Dans
un tout autre registre, alors que nous devrions attendre du législateur qu’il
fixe des limites, une autre « ligne rouge », qui serve de cadre
structurant les fondements de notre société, c’est tout l’inverse qui se
produit. Sous prétexte de progressisme et de volonté de corriger une soi-disant
inégalité, le gouvernement français s’apprête à légiférer sur le mariage des personnes
de même sexe, ainsi que l’adoption pour ces couples ainsi formés. Pour
beaucoup, on ébranle les fondements même de notre société au profit d’attelage
disparates et contre natures. Certes, nous sommes dans un pays de libertés d’opinions,
sauf que justement l’opinion de l’enfant et son droit à disposer d’un père et d’une mère ne pèsent plus lourd face au poids de l’égoïsme des adultes et
la volonté de présenter l’homosexualité comme un cadre familial normal.
Quand
je pense qu’en Allemagne, on a déclaré la circoncision illégale parce que l’enfant
n’était pas capable d’exprimer son consentement en la matière… il me vient à l’esprit
le dernier verset du livre des Juges qui traduit l’état d’esprit de notre
monde : Chacun faisait ce qui lui
semblait bon… Une réelle illusion de liberté !
Guy
ATHIA
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