Le gouvernement « semble » enfin prendre la mesure
des forces qui menacent la démocratie française. Après les attentats de ce
début d’année, les premières mesures ont été annoncées.
En premier lieu, le déploiement de plus de 10 500 militaires
un peu partout en France à proximité des lieux dit « sensibles » a
pour le moins donné le sentiment aux Français que la République se « bougeait »
pour les protéger. Cela n’a pas empêché, cette semaine, un individu d’agresser
à l’arme blanche trois militaires en faction devant le consistoire israélite de
Nice. Il est « heureux » que seuls deux soldats aient été blessés plus
ou moins sérieusement. Cela dit, la prochaine agression pourrait bien se faire
à l’arme de guerre, du type kalachnikov, avec d’autres effets plus dévastateurs.
En définitive, il est à craindre que nos soldats ressemblent davantage à des
cibles de fêtes foraine, faciles à abattre pour les terroristes en herbe ou
chevronnés de retour de Syrie.
Une autre mesure passablement médiatisée a été la création
par le gouvernement d’un site internet « anti-djihadisme », de nature
à décourager les jeunes gens de s’enrôler pour combattre en Syrie ou en Irak,
ou encore de porter le djihad en France même. L’idée peut sembler pertinente,
mais elle sera à coup sûr inefficace. Si encore, l’initiative était venue des
Musulmans eux-mêmes, des autorités spirituelles de l’Islam, peut-être aurait-on
pu espérer quelques résultats. Mais il n’en est rien.
Ce que notre gouvernement ne comprend pas, ou ne veut
comprendre, c’est qu’une lutte réelle et efficace contre l’extrémisme religieux
musulman avec ses appels au djihad armé contre la société occidentale et sa
multitude de mécréants, passe nécessairement par une réforme de l’Islam de
l’intérieur, menée par les autorités spirituelles reconnues dans le monde islamique.
Aucun imam n’a pour l’heure fait le premier pas dans cette direction, pas même
en France. A ce stade, il est clair que l’on ne va pas connaître la paix dans
nos chaumières avant longtemps.
Certains ont pensé qu’au travers des attentats, la laïcité était attaquée et qu’il convenait
alors de la défendre à tout prix. C’est que justement, on en oublie que la
« sacro-sainte » laïcité républicaine – érigée parfois en religion
d’état - défend la liberté fondamentale de pratiquer toutes les religions dans
le respect de l’autre, respect aussi bien dans la sphère privée que publique.
La liberté d’expression, réaffirmée par une foule de citoyens dans la rue début
janvier, ne signifiait pas la liberté de se moquer publiquement et sans limite
de la foi de l’autre. « L’offense » ressentie n’autorisait pas pour
autant le meurtre. Du reste, les terroristes ne visaient pas uniquement les
« calomniateurs » de l’Islam, mais tous les mécréants, les non
Musulmans et tout particulièrement les Juifs, mentionnés dans le Coran comme
des ennemis à éliminer par tous les moyens.
Ces constats étant faits, dans notre pays, deux réflexions
doivent être menées de manière concomitante. En premier lieu, les Musulmans
doivent clairement mener eux-mêmes le combat contre l’interprétation
traditionnelle des textes du Coran qui prônent de manière explicite la violence
et le meurtre des non Musulmans. Cela passe par une réforme de fond de l’Islam
par ses principaux représentants, à commencer par ceux de France. Sans cela, on
va droit dans le mur, la marginalisation des Musulmans (elle a déjà débutée) et
la confrontation violente avec le reste de la société.
En second lieu, la société française doit fixer clairement
les bornes de la liberté d’expression. Quand celle-ci s’exprime sans limite, on
voit sans équivoque qu’elle empiète sur les libertés tout court. Si dans ce
domaine rien n’est fait ou pensé autrement, on verra émerger bientôt une autre
forme de djihadisme tout aussi déplaisant que celui de l’Islam.
Guy ATHIA
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