Ce verset
appartient à la parachah de ce jour (Michpatim, qui signifie prescriptions). Il
est fréquent de voir dénoncées les lois de Moïse comme étant de nature
vengeresse. On y voit alors dans l’expression « œil pour œil et dent pour
dent » l’idée péjorative que, sans la moindre compassion, la punition est
infligée au « coupable » en exacte correspondance au préjudice. Sauf
qu’il ne s’agit en aucune façon de vengeance. Toute cette parachah (chapitres
22 à 25) présente en réalité un certain nombre de circonstances dans lesquelles
le responsable d’un préjudice paiera à la victime une compensation en
réparation du dommage subi. La peine de mort est appliquée pour les seuls cas
de meurtre avec préméditation ou pour les cas d’idolâtrie. Entendez par là, une
rébellion caractérisée contre Dieu avec incitation de son prochain à se
détourner de Dieu.
La compensation
demandée peut aller (lois du Lévitique) jusqu’à cinq fois la valeur de l’objet
du préjudice (5 agneaux pour un, par
exemple). La règle est d’indemniser la victime, pour l’objet perdu, le
préjudice physique, le préjudice moral, la perte de revenu et l’éventuel
préjudice à un tiers. Ce principe est en fait, quoiqu’adapté au monde moderne,
toujours en vigueur dans le règlement des litiges dans les compagnies
d’assurances.
La vengeance est
réservée in fine à Dieu, notamment lorsque le préjudice n’est pas réparé et
lorsqu’il y a atteinte aux plus faibles. S’agit-il d’une manière abusive
d’exercer l’autorité de la part de Dieu ?... Non, il est avant tout
question pour Dieu d’exercer la justice et faire en sorte que le mal ne se
répande pas outre mesure.
L’exercice de la
justice n’est pas une manière de venger les victimes de leurs préjudices, mais
de réparer ce qui peut l’être et faire en sorte que le bien triomphe du mal.
Car au bout du compte, tout passera en jugement devant Dieu, même les lacunes
humaines en matière de justice.
Guy ATHIA
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