On en avait fait un évènement charnière, une rencontre qui
devait, pour les uns, poser les conditions de la paix, pour les autres,
éloigner les perspectives de celle-ci. Finalement, tous les invités ne sont pas
venus. À peine plus d’une trentaine de nations étaient représentées. Le Quai
d’Orsay en annonçait plus de 70. Encore, certains pays n’ont envoyé que des
représentants de moindre importance.
Au bout du compte, la diplomatie française a encore une fois
montré ses limites et la portée de sa voix dans le monde. Le président Hollande
et son ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, ne réalisent plus
l’illusion dans laquelle ils se trouvent. La voix de la France est devenue
inaudible, pire encore, décrédibilisée par un parti pris qui depuis des
décennies est devenu un formatage systématique d’une politique anti-israélienne
tout autant que pro arabe, un déséquilibre si profond que seule s’exprime la
mauvaise foi manifeste de dirigeants en mal de notoriété.
Deux jours après, la conférence de Paris est déjà
pratiquement reléguée aux oubliettes. Bien des nations n’ont pas voulu
peut-être hypothéquer leurs relations à venir avec la nouvelle administration
américaine résolument plutôt en faveur d’Israël. Même John Kerry, le secrétaire
d’État américain, a témoigné de sa présence courtement et sans conviction.
Cela étant, la conférence de Paris a-t-elle été un coup pour
rien ? Une « futilité », pour reprendre l’expression du Premier ministre
israélien ?
Certes, du point vu politique, l’espérance de voir une
déclaration signée par une multitude de pays à Paris servir de tremplin à une
nouvelle résolution anti-israélienne à l’ONU est devenue vaine. Sauf surprise,
il ne se passera donc rien de significatif dans les prochains jours et avant
l’investiture du nouveau président américain.
En revanche, cette conférence aura permis de voir combien la
France persiste à se soumettre au dictat arabe, pour calmer peut-être l’ardeur
d’une opinion musulmane attentive au positionnement politique vis-à-vis des
Juifs et d’Israël. La France est quasiment devenue le chef de file européen
porte-parole de la Ligue arabe ou de l’OCI (Organisation pour la Conférence
islamique).
Dans ce contexte et dans les prochaines semaines, la
campagne présidentielle en France va peut-être permettre de voir des opinions
s’exprimer sur le sujet. Pour l’heure, les candidats s’inscrivent, pour leur
immense majorité, dans la ligne politique actuelle du Quai d’Orsay. Même si une
élection ne se résume pas à des questions de géopolitique, pour les Juifs comme
pour bien des chrétiens, des questions se posent.
Il y a cinq ans, François Hollande annonçait à tous les
Français, « le changement, c’est maintenant ! ». Quelques années plus tard, on
a oublié que le changement véritable passe par une transformation radicale du
cœur et des pensées. Sur le plan éthique et moral comme dans l’attitude
vis-à-vis d’Israël, le changement ne s’est pas opéré, bien au contraire.
Cependant, l’annonce de l’Évangile est porteuse d’un message
de changement que seul Dieu peut réaliser dans les cœurs. Tout n’est pas encore
inscrit pour les prochains mois dans notre pays. Cela étant, prions que le
Saint-Esprit nous utilise pour inspirer ce changement que sur le fond nous
souhaitons pour le salut du plus grand nombre. S’agissant d’Israël, prenons
garde à ne pas cautionner ceux et celles qui s’attaquent à ce que Dieu désigne
comme « la prunelle de ses yeux ». Ici-bas en dépend aussi notre paix.
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