lundi 17 septembre 2012

Y-a-t-il encore quelqu’un pour fixer une « ligne rouge » ?


Depuis quelques jours foisonnent dans l’actualité une multitude d’opinions et d’idées contradictoires relatives à la nécessité ou non d’établir avec l’Iran et son programme nucléaire une « ligne rouge ». Une « ligne rouge » qui, cela dit en passant, signifierait une limite au-delà de laquelle la confrontation militaire entre la république islamique d’Iran et ceux qui lui contestent son « droit » à disposer d’une technologie lui permettant de fabriquer une bombe atomique, serait inéluctable. En disant cela, j’affirme qu’il faudrait vraiment être naïf pour croire encore à ce stade que les iraniens cherchent à ne faire qu’un usage pacifique de l’énergie nucléaire.
Le premier ministre israélien a ces derniers jours manifesté son impatience et souligné, sans doute avec raison, qu’en l’absence de « ligne rouge », les iraniens ne se sentiraient nullement contraints de mettre un terme à leur programme nucléaire. Faut-il rappeler que toutes les négociations menées jusqu’ici par les diplomates n’ont rien donné ? Les sanctions économiques, si elles ont pu gêner un petit peu le fonctionnement du pays des Mollahs, ne sont absolument pas suffisantes, d’autant que plusieurs grands pays n’hésitent pas à contourner l’embargo international, limitant l’impact même d’éventuelles futures mesures.

Les dirigeants occidentaux ont en fait déjà capitulé et accepté dans leurs équations un Iran nucléarisé. Les préoccupations intérieures, les déficits et autres difficultés politiques n’encouragent pas l’interventionnisme des Etats à l’autre bout du monde. En attendant, l’Iran se frotte les mains, à moins que… en définitive, Israël n’intervienne seul pour détruire les ambitions hégémoniques des dirigeants iraniens. Les puissances occidentales, qui réfléchissent à court terme, n’y voit que des inconvénients. En effet, un conflit dans cette région du monde entrainerait une flambée des prix du pétrole et même un risque de pénurie consécutivement au blocage du détroit d’Ormuz… Pas de quoi enchanter les électeurs potentiels qui font le plein à la pompe.

Ceci étant, on en oublie le sens premier d’une « ligne rouge ». Il s’agit rien de moins que de fixer des limites, définir des règles claires à l’intérieure desquelles s’exerce la liberté. L’exercice du pouvoir consiste justement à fixer des limites réalistes et à les appliquer, sans quoi, c’est le désordre et l’insécurité.

L’hypocrisie qui consiste à tergiverser avec l’Iran sans jamais fixer la moindre limite au-delà de laquelle on exercerait une autorité coercitive, c’est avouer sa faiblesse et contribuer à renforcer la détermination des hommes au pouvoir à Téhéran.

Dans un tout autre registre, alors que nous devrions attendre du législateur qu’il fixe des limites, une autre « ligne rouge », qui serve de cadre structurant les fondements de notre société, c’est tout l’inverse qui se produit. Sous prétexte de progressisme et de volonté de corriger une soi-disant inégalité, le gouvernement français s’apprête à légiférer sur le mariage des personnes de même sexe, ainsi que l’adoption pour ces couples ainsi formés. Pour beaucoup, on ébranle les fondements même de notre société au profit d’attelage disparates et contre natures. Certes, nous sommes dans un pays de libertés d’opinions, sauf que justement l’opinion de l’enfant et son droit à disposer d’un père et d’une mère ne pèsent plus lourd face au poids de l’égoïsme des adultes et la volonté de présenter l’homosexualité comme un cadre familial normal.

Quand je pense qu’en Allemagne, on a déclaré la circoncision illégale parce que l’enfant n’était pas capable d’exprimer son consentement en la matière… il me vient à l’esprit le dernier verset du livre des Juges qui traduit l’état d’esprit de notre monde : Chacun faisait ce qui lui semblait bon… Une réelle illusion de liberté !


Guy ATHIA