jeudi 16 avril 2015

Il y a 70 ans… n’oublions pas !

Oui, je sais! Certains vont encore me dire: ce n’est pas fini de rappeler le passé?... La Shoah, c’est de l’histoire ancienne… Pour peu, certains ajouteraient : on a déjà oublié…

C’est que justement, certains voudraient oublier la tache indélébile qui a marqué notre 20ème siècle. Des millions de morts, massacrés en masse et de manière quasi industrielle, sans émotion ou sentiment coupable. Comment cela a-t-il été possible ? Jamais dans l’histoire on n’avait atteint une telle barbarie et à une échelle aussi grande. Alors pourquoi la Shoah peine-t-elle à trouver sa place dans l’histoire ? Pourquoi certains, 70 ans après, souhaitent-ils réduire cet événement unique à un « point de détail » de la Seconde Guerre Mondiale ?

C’est que d’abord, ils sont encore très nombreux à contester le fait historique et davantage encore son ampleur. On pinaille sur les « chiffres », pour le réduire au maximum, comme si quelques unités pouvaient effacer la honte et la culpabilité. Ensuite parce qu’en niant les faits du passé, on s’autorise aujourd’hui à envisager une véritable extermination du peuple juif dans ses frontières. Ce qui n’a pas existé ne peut donc se répéter.



Le Hezbollah a toujours déclaré ne s’opposer en rien au « retour » des Juifs en Israël dès lors que cela faciliterait son projet d’éradication de « tous » les Juifs. L’Iran clame aussi depuis des années son intention de rayer Israël de la carte et s’y prépare par tous les moyens, y compris l’acquisition d’une bombe atomique. Dernièrement, le chef des pasdarans (l’armée iranienne) déclarait devant les médias et le président américain que la destruction d’Israël était non négociable. Voilà qui a le mérite d’être clair. Plus prés de chez nous, le déballage familial des Le Pen montre combien le patriarche n’a rien perdu de son idéologie antisémite et que cela embarrasse, non pas parce qu’on est pas d’accord avec lui sur le fond, mais parce que le grand-père Le Pen manque de finesse dans sa communication. Mais pour ceux qui savent décrypter les « amitiés » de la grande famille Le Pen, il n’est pas possible de se laisser tromper.

Et que dire des « débordements » des grandes manifs de ces dernières années où il a été possible d’entendre des « mort aux Juifs ! » dans les rues de Paris, sans que personne ne s’en offusque dans les médias comme parmi les politiques ?

Il y a 70 ans, l’armée Rouge libérait les camps d’Auschwitz-Birkenau. On découvrait alors l’ampleur de l’horreur que certains avaient pourtant annoncée depuis plusieurs années. On a filmé des kilomètres de bandes vidéo, enregistré des milliers de témoignages, écrit des volumes entiers pour préserver le souvenir de l’infamie, mais aussi le souvenir de toutes les victimes qui chacune portait un nom, un prénom et une histoire.

Alors, pourquoi aujourd’hui se souvenir ?... Parce que celui qui oublie les leçons des erreurs du passé est condamné à les voir se répéter.

70 ans après, les derniers témoins s’éteignent un à un et il ne restera bientôt plus personne pour porter plus loin le souvenir de ceux qui ont été réduits en cendre. Mais qui eu cru en son temps que de ses cendres renaitrait d’un seul coup un peuple, une nation, sur la terre de la promesse faite aux patriarches il y a prés de 4000 ans ?... Le prophète Ézéchiel (chapitre 37) en a eu la vision impressionnante. D’os bien secs s’est levé un peuple, de ce qui n’était que poussière s’est formé une nation, en quelques instants. Qu’en sera-t-il quand Dieu insufflera son esprit dans ces « corps » encore sans vie ?... Le miracle de l’Esprit.


Guy ATHIA