vendredi 20 avril 2018

Il y a 70 ans… Israël renaissait comme nation !

En cette année 2018, l’État d’Israël célèbre son 70ièmeanniversaire. En effet, le 14 mai 1948, les dirigeants d’Israël proclamaient officiellement la renaissance de la nation d’Israël comme État souverain.
Comme chacun le sait, aussitôt après ce jour, sept nations arabes se liguaient pour tenter d’éradiquer le jeune État juif. Par la grâce de Dieu, celles-ci furent vaincues.

Beaucoup s’accordent à dire que seule l’action divine en faveur d’Israël permit de défaire les ennemis venus provoquer une nouvelle Shoah. D’autres soulignent la bravoure et le sacrifice de jeunes soldats fort peu expérimentés.
Toujours est-il que les experts militaires ne s’expliquent toujours pas la façon dont la jeune armée juive a pu vaincre des unités très entrainées, plus nombreuses et mieux équipées.



Ce qui me frappe en cette journée anniversaire (comme chaque année d’ailleurs), c’est le rappel ou le souvenir premier de celles et ceux qui ont payé de leur vie la survie d’Israël. Aujourd’hui, nous commémorons les morts tombés lors des différents conflits qui se sont succédés depuis 1948, mais aussi les victimes des attentats qui malheureusement continuent d’endeuiller des familles partout dans le pays.

L’anniversaire d’Israël, qui plus est les 70 ans, est-il un signe singulier sur le plan historique ou prophétique ? Oui et non. En dehors des fêtes de l’Éternel, dans les Écritures, les anniversaires sont rarement célébrés[1]. Ceux-ci ont-ils malgré tout un sens ?

Le rappel annuel des tragédies ou des évènements heureux d’une nation ou d’un homme est là pour avant tout remplir deux missions :
La première est la transmission d’un message à la génération suivante, celle qui sera témoin de ce jour par la parole ou l’exemple. Elle-même deviendra le maillon suivant de la chaine du souvenir perpétué.
- La seconde est celle qui vise à nourrir la reconnaissance et l’Action de grâce de ceux qui sont au bénéfice de l’action qui a marqué de son empreinte indélébile l’Histoire avec un grand « H », ou celle plus modeste dans la vie d’un seul individu.

La reconnaissance et la transmission sont les mots clés de l’anniversaire, quel qu’il soit. Il nous fait ressurgir du passé ce qui a marqué le chemin d’une nation ou d’un homme. Il nous projette ensuite dans la perspective d’un futur incertain ou au contraire acquis par la foi dans les promesses.

S’agissant d’Israël, je me souviens que certains membres de ma famille — à commencer par mon père — ont été de celles et ceux qui ont livré le combat de l’indépendance, risquant leur vie pour un avenir qu’ils ne connaissaient pas. Et qu’importe les raisons variées qui ont motivé ces jeunes gens à prendre les armes, il m’apparaît clairement que Dieu était au contrôle de cette Histoire il y a 70 ans, comme il le fut aussi derrière celle des pionniers du sionisme, et avant eux de celles et ceux qui ont perpétué le message de la Torah et du Messie Yéchoua’. Plus loin encore, même si le récit de la méguilad’Esther ne le précise pas, Dieu est resté au contrôle pour éviter la destruction totale et définitive du peuple juif par le diabolique Haman.

Chaque année, je me souviens de celles et ceux qui ont payé le prix de leur vie dans cette Histoire, de celles et ceux aussi qui ont tout fait pour perpétuer le souvenir, transmettre un message, l’espérance dans le Dieu vivant et qui se sont éteints sans avoir vu l’accomplissement de toutes les promesses divines relatives à Israël.

Chaque année, je suis aussi rempli de reconnaissance envers Dieu pour sa bienveillance et sa providence dans une Histoire avec un grand « H » qui m’échappe toujours un peu. Le Seigneur n’a pas manqué, jusqu’au moindre détail, de rester fidèle à toutes ses promesses. Et je suis persuadé qu’il accomplira tout ce qu’il a promis sans rien omettre. 

Le salut d’Israël et sa reconnaissance du Messie selon les promesses faites par Zacharie sont proches de s’accomplir. Puisse mes yeux les voir se réaliser.

Alors, en cette année anniversaire, je ne peux qu’inviter chacun à être docilement l’instrument de la « transmission », le passeur de témoin, ainsi que le porte-parole d’une « reconnaissance » envers celui qui tient toutes ses promesses, Yéchoua’, le Messie d’Israël qui revient bientôt.

Chalom !

Guy ATHIA


[1] Le souvenir, la mémoire, sont souvent évoqués, comme par exemple pour la Cène, mais pas comme un anniversaire s’inscrivant dans le calendrier.

jeudi 12 avril 2018

YOM HASHOAH ! Ne l’oublions pas !

En juin 2017, nous publiions dans le journal du Berger d’Israël un article intitulé : parle-t-on trop aujourd’hui de la mémoire de la Shoah ? (n° 585)

Tandis que les derniers témoins de cette époque s’éteignent peu à peu, il est plus que jamais de notre devoir de raviver toujours davantage leur souvenir. En effet, la contestation des crimes commis par les nazis ne faiblit pas. Nous disposons d’internet et de milliers d’archives — autant de preuves — et pourtant, nombreux sont celles et ceux à refuser l’évidence, à minimiser l’ampleur des massacres, l’assassinat de plus de 6 millions de Juifs. Pourquoi un tel négationnisme ? Pourquoi la contestation de ce qui représente le génocide le plus important de l’histoire de l’humanité ? Pourquoi la vérité se heurte-t-elle à un mur de mensonges aussi grossiers ? Pourquoi la multiplication des sites en mémoire de la Shoah n’arrive-t-elle pas à endiguer la déferlante de haine contre les Juifs ?



Je viens de visionner deux vidéos de témoignages d’anciens nazis, membres d’unités SS, qui racontent, parfois avec une légèreté déconcertante, ce qui a été leur quotidien, leur espérance, leur « religion ». Très tôt, ils ont été formés, formatés même, pour constituer une élite de la nation. Ils ont connu la gloire et les honneurs. Ils ont souvent tué et massacré sans aucun état d’âme. Mais au bout du compte, même après la défaite, leur conclusion est glaçante. Peu ou pas de repentance. Ceux à regretter leurs crimes sont des exceptions. Même après 80 ans, beaucoup continuent à glorifier le Reich et le national-socialisme.

Alors bien entendu, on comprend aisément ce qui a pu alimenter et nourrir le lavage de cerveau de jeunes gens qui, parfois dès l’âge de 5 ans, se trouvaient endoctrinés dans l’idéal du culte de l’homme « supérieur » et de son chef, Adolf Hitler.
Aurions-nous adhéré comme eux au même rêve sublimé si nous avions vécu les mêmes années noires d’entre les deux guerres ?... Difficile à dire.

Sans minimiser le moins du monde l’efficacité de la machine de propagande nazie — que l’on retrouve dans d’autres mécanismes politico-religieux — il apparaît que l’adhésion idéologique du peuple allemand aux thèses hitlériennes trouve racine dans un terreau bien plus ancien dont je ne vais pas vous parler maintenant.
Olivier MELNICK[1], collaborateur du Berger d’Israël, en parlerait sans doute mieux que moi, mais je voudrais souligner dans cet article deux réalités dans notre époque qui m’amènent à rappeler l’importance du souvenir de la Shoah et de son témoignage.

La première est que l’on n’a pas tiré aujourd’hui toutes les leçons de la Shoah. Très curieusement, la négation du génocide des Juifs a commencé dès le lendemain de la guerre et, jusqu’à aujourd’hui, elle a infusé toute la planète dans des proportions que l’on n’aurait pas imaginées il y a 70 ans. Si sur le plan politique, le national-socialisme allemand n’a pas réussi à reprendre pied dans le pays, l’idéologie raciste et antisémite — qui en réalité n’était ni nouvelle ni spécifiquement allemande — continue de s’étendre sur tous les continents.
De nos jours, la haine des Juifs est surtout présente dans les pays ou l’islam est dominant. Certaines nations, telles que l’Algérie ou la Tunisie, ne cachent même pas leur politique ouvertement antisémite (et cela n’offusque pas grand monde). La grande majorité des migrants musulmans qui arrivent en Europe, issus pour la plupart du Proche ou Moyen-Orient, sont animés de sentiments hostiles à l’égard des Juifs.
Sans vraiment surprendre, le constat est alarmant et c’est souvent dès le plus jeune âge que l’endoctrinement antisémite se produit.
Quand on réalise combien la majorité des criminels SS est restée fidèle aux idéaux nazis, même après des dizaines d’années, on imagine mal comment nos gouvernants se proposent de « déradicaliser » les jeunes terroristes pétris de haine contre les Juifs et tout ce qui n’est pas musulman.

La deuxième chose qu’il nous faut relever, à propos de cette haine surdimensionnée à l’encontre des Juifs, c’est que celle-ci est de nature spirituelle. Elle ne répond à aucune logique humaine et repose assurément sur un tissu de mensonges qui n’a rien de rationnel. Si l’on prend la peine de suivre le fil de l’antisémitisme au travers de l’Histoire, on réalise que celui-ci est unique en son genre.
L’adversaire, le diable, le père du mensonge, sait parfaitement tromper et cultiver la haine pour amener l’extermination du peuple juif dont est issu le Machia’h, le Messie Sauveur.
Je sais bien que la proposition est audacieuse, mais elle est plus que logique si l’on examine l’histoire du peuple juif, dans les Écritures bibliques et durant ces 20 derniers siècles.
Bien entendu, reconnaître l’action en sous-main du Satan dans la haine universelle des Juifs à travers l’Histoire n’excuse pas les crimes perpétrés sur des millions d’individus innocents. Il en explique seulement les mécanismes et indique la nature des « armes » susceptibles de vaincre définitivement la haine enracinée dans les cœurs.

Faut-il en conclure que tout est perdu et qu’il n’y a plus rien à faire ? Faut-il se résigner au mensonge et à la tyrannie de ceux qui appellent à la « répétition » de ce qu’ils contestent ? Nullement !
Une célèbre parole d’un Sage affirmait que celui qui sauve une vie sauve toute l’humanité[2]. Par ailleurs, pour un seul qui se repent, tous les anges se réjouissent[3] déclare Yéchoua’.
La Shoah nous interroge peut-être sur le sens de la vie et, par delà les questions sans réponses, nous ramène à notre vraie place devant Dieu notre créateur.
La Shoah témoigne à toutes les générations de l’étendue du mal qui gangrène l’humanité, de sa nature et même de son origine démoniaque. Mais elle témoigne aussi de la souveraineté de Dieu et de sa victoire finale sur l’adversaire de nos âmes. Nous pouvons tomber dans le piège de la haine perpétuelle des criminels, ou encore de la compassion sans fin pour les victimes. Mais quelle victoire quand un seul en vient à se tourner en toute humilité vers son créateur !
La mémoire de la Shoah ne peut effacer le crime ni même rendre justice à toutes les victimes. Elle peut cependant faire prendre conscience à chacun — bourreau comme victime — de sa place devant celui à qui nous devons tous un jour rendre compte. Je ne juge personne, mais si après toutes ces souffrances, une seule âme lève les yeux vers le ciel pour reconnaître son créateur, je m’associerai aux anges pour rendre gloire à Dieu.
C’est peut-être bien pour cela que beaucoup s’acharnent à ne plus vouloir perpétuer la mémoire de la Shoah.
Un jour, les victimes et leurs bourreaux comparaitront devant le trône du Messie. Je ne sais pas ce qui se dira à ce moment-là. Mais le Messie, lui, n’aura pas oublié.
N’oublions pas non plus !

Guy ATHIA



[1] Voir sur le sujet le site en anglais www.newantisemitism.com
[2] Talmud, Traité Sanhédrin, Chap. 5, Mishna 5.
[3] Luc 15.10.

mardi 10 avril 2018

Message de vie ! Message de mort !

Paradoxalement, le message de Yéchoua’ adressé à l’humanité est à la fois porteur de vie pour les uns et condamnation pour les autres. En effet, ceux qui accueillent favorablement l’annonce du pardon des péchés par le sang de Yéchoua’ sont déclarés « justes » devant Dieu en vertu de leur foi, tandis que ceux qui la rejettent voient en quelque sorte leur condamnation « confirmée ». Car tous les hommes sont sous le coup de la condamnation du péché dont ils sont esclaves.
L’évangile de Jean souligne bien que Yéchoua’ n’est pas venu pour « condamner » les hommes, mais pour les racheter par le don de sa vie (Jean 12.47). Que penser alors de ceux et celles qui demeurent indifférents au témoignage d’un si grand amour, un don si parfait du Messie d’Israël ?



Nous venons d’achever la semaine de Pessa’h, l’occasion de se souvenir d’une délivrance opérée par Dieu il y a près de 3500 ans. Bien plus qu’un souvenir, la fête est une invitation personnelle à considérer le sang versé comme le seul moyen donné par Dieu pour racheter la vie de son peuple. À cette époque, il n’y avait pas d’autre issue possible que de se réfugier à l’abri du sang de l’agneau répandu sur les linteaux des portes. Le sang est le signe du Salut pour les israélites, mais il est aussi le signe d’une condamnation terrible pour qui n’avait pas cru les paroles de l’Éternel prononcées par Moïse. La mort a frappé les Égyptiens cette nuit-là. Peut-être aussi quelques israélites incrédules.
Quand on y réfléchit, Pessa’h n’a pas été que la délivrance d’un peuple d’esclaves. Pessa’h a été aussi l’affranchissement spirituel d’hommes et de femmes par le sang versé, c’est-à-dire la mort constatée.
Rappelons-nous que sans la protection du sang, Israël ne serait pas sorti d’Égypte. Le chant traditionnel de Pessa’h - « dayenou » - nous rappelle, s’il en était besoin, que tout commence par le sang versé de l’agneau innocent et que c’est lui qui est au cœur de la célébration. Mais qui peut imaginer un seul instant que le sang d’un l’agneau ait pu véritablement ôter le péché ?... En réalité, il est une figure prophétique de celui qui, bien plus tard, va donner sa vie pour l’humanité entière.

Peu de temps avant les fêtes, un homme a été jusqu’à donner sa vie[1], verser son sang, pour sauver une autre personne prise en otage. Il ne la connaissait pas et savait probablement quel serait le sort que lui réservait le terroriste. Peut-être espérait-il désarmer le preneur d’otage, mais rien n’était plus incertain. On ne saura sans doute jamais ce qui a traversé l’esprit de ce courageux gendarme. Il laisse en tout cas un exemple que peu sans doute sont prêts à suivre.
Il a été cité en modèle par beaucoup, parfois hélas décrié par quelques-uns. Comparativement, le sacrifice librement consenti par Yéchoua’, lui innocent, pour nous coupables, serait-il moins pertinent ? D’une portée plus grande assurément et pour ceux qui le suivent, une espérance qui nous transporte jusque dans l’éternité.

J’imagine parfois ce qu’aurait pu être la une du «Jérusalem post» au lendemain de la crucifixion de Yéchoua’ il y a 2000 ans :
«Un courageux et innocent rabbin donne sa vie en rançon pour des coupables, ceux-là mêmes qui l’avaient condamné
Sera-t-il cité à l’ordre de la nation? Recevra-t-il la Légion d’honneur à titre posthume?
Difficile pour celles et ceux qu’il a rachetés de réaliser le prix qu’il a payé. Il laisse en tout cas un exemple à suivre. Mais combien vont-ils vraiment le suivre à présent qu’il est mort?
À moins de sortir vivant de la tombe… personne ne se souviendra de lui… ni ne comprendra son geste!» Sauf que justement…

Guy ATHIA



[1] Il s’agit d’un lieutenant-colonel de gendarmerie dans l’affaire de la prise d’otages de Trèbes.