jeudi 23 juin 2016

Quand les « morts » dérangent plus que les « vivants » !

Il ne s’agit pas d’une nouvelle affaire sordide de pompes funèbres qui se « disputeraient » un marché ou encore de quelques sépultures anciennes et anonymes qui empêcheraient la réalisation d’un tronçon d’autoroute. Dans ce dernier cas, il est plus que certain qu’on ne toucherait pas à un seul de ces os, quand bien même on ne trouverait pas trace de famille déposant un recours devant les tribunaux.



« L’affaire » qui se cache derrière le récent décret officiel du 26 mai 2016 (9 juin 2016 au JORF) produit par des bureaucrates poussiéreux et anonymes est plus importante et dramatique qu’on ne pourrait le croire.
En effet, tout commence par un échange, en 1968, de courriers entre représentants officiels français et algériens visant à « regrouper » les tombes de civils français de divers cimetières en Algérie. Le pourquoi de cette proposition n’est pas indiqué, mais on le suppose assez aisément. Entendons-nous bien ! Le « regroupement » ainsi formulé ne signifie rien de moins que de déterrer les morts pour rassembler leurs ossements dans une fosse commune ou un ossuaire. Vu l’ampleur de la tâche et l’impact psychologique prévisible (si peu d’années après la guerre), le projet est finalement resté dans les cartons.
Sauf qu’il semble qu’un fonctionnaire algérien, plus zélé que d’ordinaire, ait récemment « déterré » de vieux papiers et incité son gouvernement à faire pression sur « l’ex-colon » afin que les dernières traces de « l’occupant » disparaissent complètement. Qu’il en ait été véritablement ainsi ou autrement, le résultat est ce décret officiel invitant les éventuelles familles ayant des défunts dans ces cimetières à produire dans les 6 prochains mois, justificatifs et documents permettant le rapatriement des dépouilles en métropole. Est-il besoin d’ajouter que ce rapatriement est aux frais des familles — sans doute plusieurs milliers d’euros.
J’ajoute que sont concernés par ce décret presque exclusivement des cimetières juifs. Quand on découvre par ailleurs que beaucoup de ces caveaux familiaux ont été achetés « très chers » pour des concessions « permanentes », la décision algérienne, appuyée par le gouvernement français, est bien plus que du cynisme et de l’irrespect dû aux morts.
L’administration sait pertinemment que très peu de familles, parties précipitamment lors de la débâcle française, pourront produire les documents demandés permettant le « déménagement » des dépouilles de leurs parents. Qui donc à cette époque pouvait imaginer que l’on en viendrait un jour à déterrer les morts et effacer ainsi leur souvenir ?
Sous un décret quasi anonyme et aux apparences des plus bureaucratiques, se cache en réalité une mesure antisémite qui ne dit pas son nom. Comment donc quelques tombes israélites peuvent-elles déranger à ce point ? Nul projet pharaonique ou non n’est projeté sur ou en limite de ces cimetières. Le gouvernement français se fait ainsi complice d’une décision antisémite algérienne.

Les nazis en leur temps, dans leur acharnement à déshumaniser les Juifs, étaient au moins « clair » dans leur message. Les Juifs n’auraient pas de sépultures comme les « humains ». Mais dans le cas présent, dans un but parfaitement identique, la « décision » est revêtue des habits honorables de la bureaucratie et de l’administration républicaine. Elle vient à la fois de tous et de personne, un anonymat bien commode qui devant le tribunal de Dieu aura cependant un visage. Je ne sais où se trouvent les tombes de mes arrière-arrière-grands-parents en Algérie, mais de les savoir bientôt saccagées ne m’indiffère pas.

mercredi 8 juin 2016

JOYEUSES FÊTES DE CHAVOUOTH - ‘HAG SAMEAH’

La seconde fête de pèlerinage dans le cycle annuel des fêtes marque aussi la fin de la période de Pessa’h. Il y a dans cette fête comme un goût d’achèvement en même temps que l’idée d’un commencement.



Tandis que Pessa’h commence invariablement un 14 Nissan, Chavouoth se situe toujours par rapport à Pessa’h qui le précède, 50 jours après. Pour être précis, 49 jours après la présentation de la « gerbe », l’Omer, la prémisse des récoltes. Tout un symbole !

Si l’offrande de l’Omer au lendemain de Pessa’h coïncide avec la résurrection du Machiah Yéchoua’, nous comprenons que celle-ci représente assurément l’annonce de quelque chose de plus grand au terme du décompte de l’Omer, 49 jours après, 7 semaines.

La tradition fait aussi correspondre Chavouoth au don de la Torah sur la montagne. Là encore un symbole fort pour le lecteur et le témoin de l’histoire. Clairement, nous comprenons que le calendrier liturgique se calque sur celui de l’histoire des israélites et préfigure une perspective prophétique qui nous dépasse.

Dans un premier temps, il nous faut découvrir que si l’affranchissement du peuple d’Israël s’opère à Pessa’h, le peuple est appelé à une vie nouvelle à Chavouoth lorsqu’il accueille la Torah.
Cela dit, il ne nous faut pas perdre de vue que la Torah donnée à Moché une première fois n’a pas été accueillie comme il le fallait. La débauche du peuple impatient a conduit Moché à briser les Tables de la Loi au pied de la Montagne sainte. Cependant, en hébreu, le terme utilisé (ta’hat) signifie littéralement que les tables (lou’hot) ont été brisées « sous » la montagne. Une manière de signifier que celles-ci ont été « cachées » ou même « ensevelies », loin de la vue des israélites. Or il en a été du Machiah Yéchoua’ comme des premières lou’hot. Rejeté par les siens, il a été brisé et mis à mort avant d’être enseveli hors de la vue du peuple. Retenons par ailleurs que Yéchoua’ est désigné comme la Parole « incarnée » (Jean 1) qui vient dans le monde et qui marche au milieu du peuple.
La résurrection de Yéchoua’ intervient au lendemain de Pessa’h, lors de l’offrande de l’Omer comme une prémisse de ce qui va intervenir à Chavouoth.
Le décompte de l’Omer est en quelque sorte l’expression d’une attente et d’une espérance. Or les 7 semaines calculées ne sont pas sans rapport avec le Yovel — le jubilé — qui proclame une année de délivrance pour tous les esclaves et le retour dans son héritage de tous les israélites. Chavouoth est donc une fête joyeuse qui proclame la délivrance, une vie nouvelle pour des « esclaves affranchis » un peu plus tôt, lors du sacrifice de Pessa’h.

Le don de la Torah ce jour-là est celui de la venue au milieu du peuple de la Parole de Dieu qui désormais « marchera » au sein de la communauté d’Israël dans le désert. Mais il y a plus encore dans ce symbole. Yovel est le même terme qui désigne la corne du bélier, le choffar dont on souffle lors de la fête. Il rappelle sans nul doute le bélier offert à la place d’Isaac par Abraham à Pessa’h (Ndlr : les rabbanim établissent un lien direct entre l’akkédah d’Isaac et Pessa’h).
Par ailleurs, la tradition indique que le son produit par le choffar était à trois tons. Le « souffle » provenait d’une certaine manière de Dieu lui-même.
Que penser alors de ce qui s’est produit il y a 2000 ans lors de Chavouoth à Jérusalem ?... Le Roua’h HaKodech a « soufflé » et plusieurs milliers de personnes ont été remplies de l’Esprit-Saint, tout cela accompagné de phénomènes extraordinaires.

Nous comprenons que cette situation exceptionnelle, qui s’est déroulée devant des milliers de témoins, a été le témoignage de l’action de Dieu au milieu du peuple, l’accomplissement de la prophétie de Joël et la naissance en quelque sorte à « une nouvelle vie » d’hommes et de femmes qui ont accepté, reçu Yéchoua’ comme le Messie d’Israël.
La résurrection de Yéchoua’ a finalement été comme une prémisse à une « moisson » d’exception lors de cette fameuse fête de Chavouoth.

Et si l’on considère la fête au sein du calendrier prophétique divin, il faut nous attendre à quelque chose de plus exceptionnel encore lors de la prochaine fête de Souccoth.
Les « fruits » en seront différents, plus abondants encore.


‘Hag Sameah’