jeudi 29 novembre 2012

Subtiles stratégies au Moyen-Orient !

L’opération « pilier de défense » visant à réduire au silence les tirs de roquettes palestiniennes a pris fin au bout d’à peine une semaine. Certains considèrent que l’on n’est pas allé assez loin et qu’il aurait fallu détruire l’infrastructure terroriste jusque dans ses fondements et renverser le régime islamiste. D’autres au contraire estiment que l’engagement de l’infanterie dans des combats de rues aurait été inutile et « coûteux » en vies humaines. Quoiqu‘il en soit, les critiquent fusent de tous les côtés. Le premier ministre israélien a beau clamer le fait que l’on soit passé à deux doigts d’une intervention terrestre, l’impression d’inachevé demeure et pourtant !

J’ai déjà évoqué dans un précédent article (« Au-delà des apparences… ») les non-dits et les stratégies intermédiaires à cette opération, des arguments toujours valables d’un point de vue militaire et dans un contexte globalisé. Il n’en demeure pas moins que dans cette « après-guerre », l’attitude du gouvernement israélien vis-à-vis du Hamas a de quoi surprendre les observateurs les plus avertis. Que peut bien chercher Israël dans des « négociations » avec les dirigeants islamistes, ce sous l’égide des Frères Musulmans égyptiens ?... Tout le monde sait bien que la parole du Hamas est à prendre pour le moins avec circonspection. Tout donne à penser que le gouvernement procure une certaine légitimité au pouvoir islamiste à Gaza, alors que l’on sait que ce dernier ne mettra pas fin à sa volonté de détruire Israël et qu’il est certain que la guerre reprendra inéluctablement. Que peut bien dissimuler cette subtile stratégie vis-à-vis du Hamas ?...
Il convient à ce stade de mettre dans la balance toute une série d’éléments qui relèvent d’une diplomatie et d’une communication plutôt inédite. Certains analystes pensent que le « renforcement » politique du Hamas – après son affaiblissement militaire – n’est qu’une stratégie transitoire qui vise à amoindrir le poids de l’Autorité palestinienne dans sa démarche diplomatique. Le vote probable de l’ONU aujourd’hui en faveur d’un statut d’Etat observateur non membre ne changera rien sur le terrain. Israël ne pourra d’ailleurs pas s’opposer à un suffrage massif en faveur des palestiniens. Ce vote ne fera que mettre en lumière les partis pris des Etats occidentaux.
Il est probable que Benjamin Netanyahou a en vue autre chose, peut-être même de mettre en échec Mahmoud Abbas face aux islamistes en Cisjordanie. Cela lui permettrait alors d’arguer qu’il ne peut négocier avec une entité qui ne reconnait pas Israël et qui fait de la lutte armée son seul crédo. Loin de moi d’imaginer que c’est là le scénario fomenté en secret par le gouvernement israélien. Ce serait alors une stratégie propre à permettre de refuser tout dialogue et toute discussion pour l’établissement d’un véritable Etat palestinien. C’est cependant l’analyse de certains en Israël.
La dernière opération militaire israélienne a cependant mis en relief – quoique cela soit avéré depuis longtemps – une corrélation d’objectifs entre le Hamas et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. En effet, la branche armée du Fatah, le parti au pouvoir dans l’Autorité palestinienne, a revendiqué le lancement d’un certain nombre de roquettes sur les civils israéliens, sans que le Président palestiniens ne s’en offusque. La même joie s’est élevée en Cisjordanie après l’attentat de Tel Aviv et les mêmes friandises ont été distribuées aux enfants à Ramalah pour leur permettre de se réjouir de toutes les blessures infligées aux Juifs d’en face. Il semble cependant que les diplomates préfèrent fermer les yeux et ne voir que le « petit bonhomme » qui voyage à prix d’or aux quatre coins de la planète pour faire valoir les droits de son peuple à un « Etat ». Un « Etat » au demeurant que Mahmoud Abbas souhaite vidé de tous ses Juifs – vous avez bien lu. C’est ainsi qu’il répète à qui veut l’entendre qu’Israël « judaïse » Jérusalem et clame qu’il n’y a aucune histoire juive sur « sa » Palestine. Et comme si cela ne suffisait pas, l’exhumation du corps de Yasser Arafat mardi dernier n’a bien entendu pas d’autre objet que de faire la lumière sur l’empoisonnement du chef charismatique des palestiniens par Israël. Mais qui peut donc en douter encore ?... Encore n’est-ce là qu’un aperçu de toutes les démarches visant à diaboliser les Juifs. Tout le contraire de ce qu’il faudrait faire pour amener une réconciliation entre les peuples.
On le voit bien, du côté palestinien, la paix n’est pas d’actualité et la stratégie sulfureuse du chef du cabinet israélien pour discréditer le leader palestinien lui-même contesté et contestable, ne va pas arranger les choses. La paix serait-elle impossible ?

Les cananéens de l’époque d’Abraham avaient au moins compris une chose. Ils cohabitaient avec un homme de Dieu qu’ils savaient béni par le Dieu créateur. Ils connaissaient la promesse faite au patriarche en Genèse 12.3. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand. Deviens donc (une source) de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, Je maudirai celui qui te maudira. Toutes les familles de la terre Seront bénies en toi. Et s’ils ne suivaient pas la foi d’Abraham, ils se devaient au moins de le bénir afin qu’eux-mêmes soient bénis.
Quand bien même ils n’appréciaient pas Abraham – véritable « propriétaire » du pays - ils savaient où était leur intérêt. Leur bénédiction dépendrait de la sienne. Aujourd’hui, les temps ont changé et même, nous sommes entrés dans les temps de la fin. Mais la promesse n’a pas pris une ride et celui qui bénit Israël (héritier de la promesse selon Genèse 15, 17, 22…) est béni, tandis que celui qui s’oppose à Israël s’en trouve mal et en réalité s’oppose à Dieu lui-même (Psaume 83).

La paix tient donc à une seule chose, la reconnaissance d’Israël comme héritier de la promesse et source de bénédiction pour toute la terre. C’est à cette condition que pourra alors être accueilli le Machiah’ juif, Yéchoua’, sauveur et rédempteur d’Israël et des Nations, celui qui est par excellence la « bénédiction » d’Abraham promise en Genèse 12.
Et au-delà des peuples, c’est chacun – chaque lecteur – juif et non juif - qui est invité à bénir Israël et à recevoir la bénédiction d’en haut en la personne de Yéchoua’ le Messie. C’est ainsi que la paix règnera.

dimanche 25 novembre 2012

Les enfants de Gaza, « victimes », mais pas comme on nous le présente !

Ce n’est pas la première fois que l’on rappelle que les journalistes étrangers en poste à Gaza ont une liberté toute relative de délivrer l’information. C’est avant tout la « vérité » du Hamas qui doit transpirer de l’enclave palestinienne. Que l’on s’écarte de la « saine doctrine » islamiste et on peut reprendre l’avion pour rentrer chez soi, non sans avoir été sermonné de servir la cause de « l’ennemi sioniste ».

Il se trouve quand même que notre radio nationale – à savoir France Inter – s’impose (sans que cela s’impose à elle dans notre pays) la même censure islamiste dès lors qu’il s’agit de colporter des informations biaisées qui pourraient salir un peu plus Israël et les Juifs.

C’est ainsi que ce matin (dimanche), un reportage radiophonique racontait, avec témoignages et commentaires à l’appui, le sort des enfants palestiniens qui retournaient enfin à l’école après le cessez le feu décidé entre Israël et les dirigeants terroristes de la bande de Gaza. Des enfants manquent à l’appel et certains vivent comme une souffrance terrible la perte ici d’une cousine, là d’un grand-père. Un garçon raconte comment il n’arrivait plus à vivre et à dormir, effrayé qu’il était par le bruit incessant des bombes et des missiles. Un autre cependant évoque son espoir de pouvoir bien travailler à l’école, aller à l’université et devenir médecin pour soigner les blessés et les martyrs de la cause palestinienne. Un phrasé sans doute un peu trop adulte pour ce jeune garçon, mais qu’importe…

Nul ne doute que des enfants palestiniens aient passé de mauvaises nuits enfermés dans leurs maisons en entendant le fracas des explosions ici et là. Mais un souci de cohérence aurait dû conduire le journaliste à présenter les enfants « victimes » de la guerre des deux côtés de la frontière. Les enfants israéliens obligés de courir aux abris en moins de 30 secondes à 2 minutes et vivant dans un stress continuel ont eux aussi vécu des moments difficiles et subissent encore des troubles psychologiques, bien après le cessez le feu. Le même reporter, même s’il n’était pas allé à Sdérot ou Ashkélon, aurait pu en faire mention. Il n’en a rien été.
A ce stade, on aurait pu déjà s’offusquer d’un tel parti pris. Mais la chaine de radio ne s’arrête pas là et « oublie » volontairement (?) de décrire les scènes de liesse après l’attentat de Tel Aviv (le même jeudi du cessez le feu) – à Gaza comme en territoire palestinien administré par l’Autorité palestinienne – les adultes récompensant les enfants avec des friandises. Il est probable que naïvement, des enfants auront attendu d’autres attentats sanglants dans l’espoir de recevoir d’autres sucreries. Le cessez le feu signé, on a vu des enfants parader avec les adultes, en uniforme et les armes à la main (pas toujours factices), célébrant la « victoire » contre les ennemis sionistes.

Je me demande si le journaliste de France Inter a interrogé les mêmes enfants. Il faut dire que la vie des enfants à Gaza, c’est quelques chose… On récolte des bonbons un jour, on parade en uniforme, la mitraillette à la main et sur les épaules de papa le lendemain, et enfin, le surlendemain, on raconte (les belles phrases apprises par cœur) que l’on se réjouit d’aller à l’école pour devenir médecin et soigner les futurs blessés et martyrs palestiniens.

De toute cette mascarade, le journaliste avait au moins raison sur une chose, les enfants palestiniens sont bien des victimes. Ils sont en effet les victimes instrumentalisées par les adultes qui cultivent en eux la haine et la mort. On aurait bien souhaité entendre des journalistes défendre leur cause et dénoncer la bêtise et le crime commis par ces adultes assoiffés de sang qui se réjouissent de la mort de leurs ennemis et qui inculquent à leurs enfants la même culture de haine.

Ceux qui espèrent la paix doivent prendre la mesure des réalités épouvantables qui se déroulent en ces lieux. On peut prier bien sûr, et si nous sommes en position de faire le bien, agissons pour le mieux.

Jacques 4.17 : Si quelqu’un sait faire le bien et ne le fait pas, il commet un péché.

jeudi 22 novembre 2012

Au-delà des apparences…

En voyage depuis plusieurs jours et particulièrement occupé professionnellement, je dois avouer que je n’ai pas pris beaucoup de temps pour examiner de près l’actualité nationale ou internationale de cette dernière semaine, que ce soit à la télévision, dans la presse ou sur internet. Ceci étant, à l’instar d’un grand nombre de mes concitoyens, les gros titres m’ont suffi et m’ont plutôt consterné. Il y a d’abord eu – mais l’affaire ne semble pas encore terminée - le « psychodrame » à l’UMP où chacun veut être chef à la place du chef. Image déconcertante d’une démocratie en contre modèle et surtout reflet d’une lutte de pouvoir entre des hommes qui déclarent tous vouloir servir leur « pays ». Mais au-delà des apparences et des mots, la quête du pouvoir par ces responsables politiques n’a rien d’altruiste.

Comme si ces disputes de maternelle ne suffisaient pas à nous faire vouloir passer à autre chose, notre président n’en finit pas de « gaffer » sur les mots, notamment à propos de la « clause de conscience » évoquée pour les maires ne souhaitant pas marier deux personnes de même sexe. Annonce rectifiée quelques heures après sous la pression des militants de la cause gay. A vouloir satisfaire tout le monde, il finit par ne satisfaire personne. Notre président est hélas un « serviteur » de l’Etat qui veut soigner ses apparences et qui finit par se discréditer auprès du plus grand nombre. Il est certain que sa côte de popularité va rester au plus bas.
Bref ! Je n’allais tout de même pas me laisser abattre par de cet affligeant spectacle d’hommes de pouvoir qui en ce moment donnent facilement de la matière aux journalistes en quête de gros titres. Finissant mon deuxième café du matin, j’écoutais avec attention Bernard Guetta qui sur France Inter commentait le bilan de l’opération militaire  israélienne « Pilier de défense ». Une mini-guerre qui a pris fin (en apparence) hier soir par un « cessez-le feu » signé « verbalement » par les belligérants. Selon lui, sur le plan militaire, comme sur le plan politique, les grands « vainqueurs » sont le Hamas palestinien et le président égyptien Morsi (parrain du cessez le feu), tandis qu’Israël a, une fois de plus, engagé des moyens militaires considérables sans atteindre les objectifs fixés initialement par le gouvernement de B. Netanyahou. L’analyse du journaliste était si manichéenne que je me suis demandé comment l’auditeur moyen de notre grande radio publique pouvait ne pas conclure en l’absurdité des dirigeants israéliens incapables de mener une guerre jusqu’au bout. A moins qu’il n’ait s’agit de dénoncer l’incapacité récurrente d’Israël d’accepter de recevoir passivement quelques missiles sur son territoire et de vivre en paix avec des islamistes qui n’ont fait rien d’autre que viser systématiquement des civils avec leurs missiles et autres bombes.
Il est vrai que l’on peut se demander légitimement si l’action militaire israélienne ne s’est pas arrêtée trop « tôt ». L’opposition, jusque-là derrière le gouvernement, n’a pas tardé à critiquer un « Bibi » et un Etat-major inconséquents face à la menace islamiste. Le Hamas est, il est vrai, toujours en place et, même s’il a perdu quelques missiles, il est toujours en mesure d’en envoyer d’autres sur Israël à l’occasion, histoire d’asticoter « l’ennemi sioniste » qui ne saurait connaître la paix.
La réalité dépasse sans doute les apparences et conclusions premières. « Pilier de défense » ne ressemble pas à « Plomb durci » et Israël ne s’est pas embarqué dans le remake d’une opération qui, il y a 4 ans, n’était pas sans défauts.
Les dirigeants israéliens ne sont pas des « va-t’en guerre ! » qui envoient l’armée au grand complet au premier signe de belligérance d’un voisin frontalier. Quant n’est-il réellement ?
Les terroristes du Hamas et leurs alliés du Jihad islamique, surarmés de missiles de toutes sortes et peut-être aussi confortés par l’accession des « Frères Musulmans » au pouvoir en Egypte (le Hamas est issu du même mouvement), ont cru pouvoir menacer leurs voisins israéliens par le lancement en masse de missiles. Peut-être aussi ont-ils cru que la réélection de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis freinerait la détermination de Tsahal à réagir face à une agression de leur part. Toujours est-il que leur analyse n’a pas été exacte et la réaction de l’armée israélienne a été à la fois puissante, déterminée et d’une précision stupéfiante. En quelques jours à peine, plusieurs chefs importants du Hamas ont été éliminés, la presque totalité des moyens matériels de l’organisation terroriste a été détruite. Parallèlement, le nombre de morts palestiniens est resté incroyablement bas en regard des centaines de cibles visées par l’armée israélienne. Mais surtout, l’armée israélienne a eu l’occasion de tester à grande échelle ses systèmes antimissiles « dôme de fer » (et peut-être quelques autres plus discrètement). Sur plus de 1 500 missiles lancés vers Israël, seule une poignée a atteint des cibles, faisant au total 4 morts et quelques blessés. Toutes les autres roquettes ont été, soit interceptées par les batteries « dôme de fer », soit se sont abîmées dans des zones inhabitées, soit (pour plus d’un quart) se sont écrasées en territoire palestinien. Le Hamas peut toujours proclamer une « victoire » historique, je ne suis pas certain que les habitants de Gaza soient réellement convaincus d’avoir remporté une grande bataille.
La mobilisation de dizaines de milliers de réservistes a permis d’une part d’exercer une menace réelle d’invasion terrestre du territoire palestinien, d’autre part de parer à toute éventualité. Les généraux ne craignaient sans doute pas d’entrer dans Gaza et s’il avait fallu, ils y seraient déjà. A ce stade du conflit, un cessez-le feu est peut-être à comprendre autrement que par la simple « fatigue » des soldats ou les pressions diplomatiques. Ces dernières ne se sont d’ailleurs pas révélées aussi fortes contre Israël. C’est au contraire la frustration des soldats et de certains politiques qui gronde, eux qui s’imaginaient peut-être enfin pouvoir bouter les islamistes hors de Gaza et restaurer la situation d’avant la prise de pouvoir du Hamas.
A tout bien considéré, on voit mal l’armée israélienne investir la bande de Gaza, arrêter ou éliminer les chefs du Hamas et instaurer un nouveau pouvoir plus conciliant ou encore donner la direction politique de ce bout de territoire à Mahmoud Abbas, qui n’avait pas su le conserver auparavant.
On oublie un peu vite qu’Israël doit composer avec une stratégie plus globale à propos des menaces potentielles contre son existence. La première d’entre elles est l’Iran et sa course à l’armement atomique, or une action d’envergure contre les ayatollahs suppose de limiter l’impact des réactions possibles des alliés de l’Iran au Sud (Hamas et Jihad Islamique, voire l’Egypte), ainsi qu’au Nord (Hezbollah). Tsahal serait sérieusement en difficulté si, durant ses opérations aériennes, elle était menacée sur ses « flans » Sud et Nord.
L’opération « Pilier de défense » avait peut-être simplement pour objectif d’éliminer cette menace et s’assurer que les systèmes de défense antimissiles étaient suffisamment efficaces pour permettre l’action ultérieure de l’armée contre l’Iran. La capacité de nuisance du Hamas est à ce jour réduite à sa plus simple expression et les « observateurs » iraniens dans la bande de Gaza ou au Liban n’ont pu que constater les limites de leur puissance. Le Hezbollah qui a déjà fort à faire avec ses voisins en Syrie et même à l’intérieur du Liban réfléchira (on peut l'espérer) deux fois avant de s’engager dans un conflit avec son voisin du Sud. Et même s’il le faisait, il sait maintenant qu’il serait détruit irrémédiablement sans pouvoir « atteindre » sérieusement son adversaire.
Comme quoi, les apparences peuvent être trompeuses. Cela fait longtemps que les images et les diatribes journalistiques sortis de Gaza ou de Ramallah passent le crible de la censure ou sont tout simplement manipulées à des fins politiques.
Ceci étant, il nous faut aller au-delà des apparences et comprendre que le conflit qui perdure s’enracine dans un terreau spirituel que le monde ne peut voir et comprendre. Ce qui doit nous animer aujourd’hui c’est une foi inébranlable, une espérance sans faille et un amour pour celles et ceux qui se perdent sans connaitre le salut de Dieu en Yéchoua’ le Messie d’Israël. Juifs et non Juifs ne sont pas inéluctablement condamnés à s’entretuer. Dieu est puissant pour amener les uns et les autres à se retrouver devant celui qui a donné sa vie pour eux. Puisse ces quelques mots encourager des lecteurs à se faire acteur dans la prière et témoin sur le terrain…

lundi 12 novembre 2012

Recevoir la louange de Dieu…

A écouter les propos de certaines personnes autour de moi, je suis atterré par le nombre d’inepties autour de la question de « qui est juif » et de toutes sortes de « natures » de ce dernier.

Loin de moi l’idée de m’embarquer dans les méandres du débat qui, du reste, demeure sans réponses absolues depuis des siècles, voire même depuis que le peuple juif existe. Les Juifs entre eux n’arrivent déjà pas à se mettre d’accord, que dire alors de celles et ceux qui voudraient les départager ?... La question de l’identité est un sujet éminemment existentiel et il est un vrai miracle – et je pèse mes mots - que la dispute sans fin n’ait pas conduit, depuis le temps, à la disparition pure et simple du peuple juif.

On peut affirmer cependant que dans l’identité juive entrent en fin de compte le plus souvent la filiation par le père ou la mère, la circoncision et une certaine transmission de l’identité ancestrale. Cette dernière a pu être parfois altérée, dissimulée. Certains ajouteront encore à ces différents points de vue une certaine pratique du judaïsme.

L’identité peut se résumer alors à des critères généalogiques, physiques (pour les garçons) et une certaine conscience pratique, voire un sentiment d’attachement à la communauté d’Israël.

Quelques-uns trouveront peut-être mon explication lapidaire et un peu réductrice. Qu’importe ! En fait, je souhaitais surtout arriver à ce qui me semble incongru et qui mérite d’être démystifié. C’est ainsi que j’ai entendu des personnes évoquer l’idée de « vrai et faux Juif », de « Juif complet », et même du statut de « Juif spirituel » (à opposer au Juif charnel). En fait, il convient de bien s’entendre sur ce que l’on met derrière les mots sans s’égarer dans des conclusions hâtives et erronées.

Deux versets viendront illustrer notre propos : Romains 2 :28 et 29.
Le Juif, ce n’est pas celui qui en a les apparences ; et la circoncision, ce n’est pas celle qui est apparente dans la chair. Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu.

L’apôtre ici n’est pas en train de tenir un discours d’ordre anthropologique ou cherchant à définir les contours d’une ethnie juive. Il souligne ici que les « apparences » ne témoignent pas toujours en faveur d’une spiritualité exemplaire. Pour celui qui revendique comme un « privilège » - dont il s’attribuerait presque le mérite – le fait d’appartenir au peuple juif ou qui ferait de « sa » circoncision un « droit » d’accès à la présence divine, l’apôtre Paul oppose le témoignage « invisible » du cœur entièrement dévoué à Dieu et d’une circoncision du cœur, bien plus élevée, que celle qui est dans la chair. Le Juif – le Yéoudi – est étymologiquement celui qui rend une louange à Dieu. Il convient donc de comprendre que le « vrai » Juif, c’est celui qui rend une « vraie » louange à Dieu.

En la matière, le non Juif qui s’attache au Dieu d’Israël devient un véritable adorateur de Dieu et est placé, au regard de Dieu, sur un plan de stricte égalité en ce qui concerne le Salut. Nul besoin alors de « devenir » juif ou de se faire circoncire afin d’accéder à Dieu. D’une certaine manière, il est alors un « yéoudi », un louangeur de Dieu.

Qu’est-il besoin alors pour le non-Juif de « se faire » Juif ou même de se « proclamer » vrai Juif ?... Nul de toute manière. Si la tentation est grande, elle tient à l’orgueil naturel de l’homme qui veut, chaque fois que cela est possible, s’attribuer des mérites qui ne lui appartiennent pas. Pour le Juif, sa circoncision et son ascendance ne lui serviront de toute façon à rien si son cœur n’est pas lui-même circoncis (Jérémie 4.4). Va-t-on se battre pour revendiquer une plus grande spiritualité en se réfugiant derrière le statut de Juif ?...

Paul, quelques chapitres plus loin, poursuivra sur le statut du non-Juif qui accède au Salut (Romains 11). Celui-ci est greffé sur l’olivier naturel. Son statut procède de l’adoption, terme qui n’enlève en rien l’amour que Dieu porte au non-Juif. Cependant, pour le Juif qui a été arraché en raison de son incrédulité, il y a encore de l’espérance et, s’il revient à Dieu, il retrouvera sa place naturelle sur l’olivier qui est sien.

Les chrétiens de Rome s’imaginaient beaucoup de choses fausses au sujet d’Israël – mais il n’est pas le temps ici de développer tout cela. Ils croyaient entre autre que l’Eglise, en particulier les croyants non-Juifs, se substituait à Israël dans le plan prophétique de Dieu. Ils pensaient pouvoir se définir comme les « véritables Juifs » au détriment des Juifs selon la chair. La Bible est cependant claire et il n’y a pas lieu de se chamailler les uns au dépendant des autres. Dieu ne se trompe pas quand il a fait les uns « Juif » et les autres « non-Juif ». Ce qu’on y ajoute vient du malin. Il aime les uns comme les autres et dans l’Eternité qui se souciera encore de ces choses ?... On ne choisit pas d’être juif ou non-juif, on est ce que l’on est. Mais en ce qui concerne le Salut, le choix nous appartient toujours ; un choix que personne ne fera à notre place.

1 Corinthiens 7.18-20
Quelqu’un a–t–il été appelé étant circoncis, qu’il demeure circoncis ; quelqu’un a–t–il été appelé étant incirconcis, qu’il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais c’est l’observation des commandements de Dieu (qui compte). Que chacun demeure dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé.