mardi 19 décembre 2017

Israël nous invite à sa fête !

Vous est-il déjà arrivé « d’oublier » l’anniversaire d’un neveu ou d’une nièce, voire d’un fils ou d’une fille ? Et de se dire que décidément, au fil du temps, on devient facilement oublieux. Heureusement que les applications mobiles pallient aujourd’hui à notre mémoire défaillante.
Cela dit, à l’aube de cette nouvelle année 2018, Israël se prépare activement à fêter son anniversaire… et pas le moindre : son 70e.



Qui l’eût cru il y a soixante-dix ans qu’Israël occupe la place qui est la sienne aujourd’hui parmi les nations ? Le temps a passé, des guerres aussi. Il y a eu des luttes, des réussites, des échecs également.
Beaucoup de Juifs sont « revenus » au pays. Certains n’étaient pas même attendus : des Éthiopiens, des Indiens, des Russes aussi, sans oublier de nombreux Français. La population a été multipliée par 10, le nombre de voitures par presque 100, le PNB par 100 également.
Le touriste qui visite Israël aujourd’hui a l’impression d’une frénésie de construction qui jamais ne semble suffire. Le pays est l’un des plus innovants au monde. Il a apporté à notre quotidien des choses aussi variées que la tomate cerise, la clé USB, les nanotechnologies les plus sophistiquées et les solutions médicales les plus prometteuses.
Certes, la paix avec ses voisins n’a pu se faire véritablement. Même l’Égypte et la Jordanie (les seuls pays à avoir signé un traité de paix) entretiennent une paix fragile et tiennent un langage souvent belliqueux.
Israël doit entretenir une armée puissante pour tenir à distance des ennemis qui ne cachent pas leurs intentions génocidaires.

Un anniversaire est souvent l’occasion de jeter un coup d’œil sur le passé, mais aussi de tenter de se projeter vers un avenir incertain et en perpétuelle construction. Les festivités organisées pour le pays vont bien sûr être marquées par de nombreuses commémorations, des réjouissances et des invitations sans nombres de tous les amis que compte Israël partout dans le monde.
Avez-vous reçu votre « carton » d’invitation ? Même si vous n’avez pas les moyens de vous rendre en Israël en 2018, il est toujours possible d’envoyer une « carte », un « cadeau » d’une manière ou d’une autre. Le Seigneur vous inspirera certainement.

Il y a quelques jours, Donald Trump, le président américain, a anticipé un peu l’anniversaire d’Israël en offrant une reconnaissance officielle de Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël. Dans un premier article, je soulignais combien cette « petite phrase » semblait en réalité enfoncer une porte ouverte. Jérusalem EST de fait naturellement et historiquement la capitale d’Israël. Aussitôt, les nations unanimes semblaient se réveiller et contester la pertinence du « cadeau » américain. Voulaient-ils offrir le même ? Pas vraiment. Ou plutôt si, mais à d’autres qu’Israël.
Quoi de plus désolant qu’une dispute pour un « cadeau » ! Encore que la « dispute » est en elle-même un signe et un avertissement pour tous ceux qui attendent le retour du Messie.
Vous et moi savons bien que Jérusalem est plus qu’une capitale d’un État qui célèbre en 2018 son anniversaire. La ville est un « signe prophétique » qui plonge ses racines très loin, il y a prés de 4000 ans. Jérusalem sera encore au cœur d’évènements à venir que l’Écriture annonce comme imminents. La rage de certains et l’opposition d’autres à reconnaître Jérusalem comme la capitale légitime d’Israël sont aussi un signe, celui du ralliement des nations contre la cité du Grand Roi, le Messie Yéchoua’. Le vote unanime de l’ONU hier contre le choix des États-Unis montre une fois de plus l’aveuglement dont font preuve les nations. Et la France participe d’ailleurs à la même cécité universelle.
Cependant, il est étonnant que dans le concert des protestations contre les déclarations de Donald Trump au sujet de Jérusalem, les chrétiens ne soient pas plus audibles pour réaffirmer avec force leur attachement à la ville de Jérusalem comme capitale d’Israël. Ce silence est déconcertant. Mais il n’est pas trop tard pour réagir…

Si certains cherchaient encore une « idée cadeau » à offrir à l’État et au peuple d’Israël pour son 70e anniversaire, il est tout trouvé. Dans la tradition biblique, le nombre 70 représente les nations. Il serait dommage de laisser passer une date aussi symbolique. Jérusalem est une « pierre pesante » disais-je dans mon précédent article. Elle est aussi une bénédiction pour qui sait reconnaître la place qu’elle occupe dans le cœur de Dieu.


Guy ATHIA

jeudi 7 décembre 2017

JERUSALEM, PIERRE PESANTE !

Depuis quelques jours et plus encore depuis hier soir, nous assistons à un déferlement de réactions du monde entier à la déclaration du président américain, Donald Trump, au sujet de Jérusalem.
Il n’a affirmé rien de moins que Jérusalem était la capitale de l’État d’Israël. Ce qu’elle est de fait et naturellement depuis 1948 pour tous les Israéliens.



Mais quelle ironie d’entendre une multitude de chefs d’États, le président français Emmanuel Macron y compris, s’alarmer et craindre une flambée de violence, voire le déclenchement d’une guerre et d’une révolte du monde musulman. Mais que s’imaginaient donc ces bien-pensants ? Qu’Israël allait un jour remettre en cause le statut de sa capitale ? Que les Israéliens allaient abandonner Jérusalem pour la paix du monde ? Que les négociations de paix avec les Palestiniens seraient à présent anéanties par le fait d’un drapeau déplacé d’une ville à une autre ?

A-t-on en quelques mots remis en cause l’équilibre des cultes dans la vieille ville ? Non !
Le quotidien des Jérusalémites n’a pas changé et ne changera pas. Jérusalem est depuis toujours le cœur qui fait battre tout Israël, le poumon qui le fait respirer. Ben Gourion, au plus fort de la guerre de 1948, tandis que rien n’était encore gagné pour la survie du tout jeune État, déclarait qu’Israël sans Jérusalem n’était pas Israël et qu’il fallait à tout prix tenir les positions juives à Jérusalem.

En réalité, ce à quoi nous assistons à la suite des déclarations de Donald Trump est tout simplement en quelque sorte une levée partielle du voile sur le monde invisible et les réalités prophétiques qui se déroulent sous nos yeux. Jérusalem est une « pierre pesante » (Zacharie 12.3) pour toutes les nations. Elle deviendra de plus en plus blessante et tous ceux qui tenteront de la déplacer en seront meurtris.

Le monde chrétien devrait se garder de se joindre à ce conciliabule d’aveugles et de rebelles à Dieu. Oui, j’ose le dire. Contester le statut de Jérusalem de cette manière et son lien indéfectible avec Israël participe à un aveuglement et une rébellion contre celui qui a fait de cette ville la « porte des cieux » et un signe majeur de l’avènement du Machia’h Yéchoua’, de son retour au milieu de son peuple. Mais bien plus encore, chaque chrétien devrait sans crainte exposer et avertir ses contemporains de cette réalité prophétique dont nous sommes les spectateurs et même les acteurs. Le temps nous presse. Gardons les yeux ouverts !


Guy ATHIA

mercredi 20 septembre 2017

ROCH HACHANA 5778 - Entre joie et recueillement

La fête de Roch Hachana correspond dans le calendrier biblique à la fête de Téroua’h, appelée aussi la fête des Trompettes, ou encore célébration de la « sonnerie », allusion au son produit par le souffle dans le Choffar, la corne de bélier.



Bien entendu, la fête revient chaque année à même époque comme un anniversaire. Mais à quoi donc sert cet anniversaire célébré depuis plus de 3500 ans ?... Sans doute n’est-il pas inutile de rappeler qu’en dépit de la signification de Roch Hachana — la tête de l’année — le mois de Tichri qui débute en même temps que cette fête est en réalité le 7ième mois. Dans le calendrier hébraïque et biblique, le premier mois est celui de Pessa ‘h, le mois de Nissan. Or il est intéressant de noter que la tradition juive fixe la naissance d’Isaac au premier jour de Pessa’h.
Qu’en conclure sinon qu’il y a assurément un rapport étroit entre la fête de Pessa’h, qui marque la libération du peuple d’Israël de l’esclavage, et le personnage d’Isaac, fils d’Abraham.
La tradition, lors de Roch Hachana, nous invite à relire ce récit unique, hors du commun de l'Akédah d'Isaac (Genèse 22). Quoiqu’il existe de nombreux commentaires sur ce texte au demeurant très sobre — pas plus de 19 versets qui ne s’encombrent pas de détails inutiles ni de rapport sur les sentiments des uns ou des autres — il ressort, de l’avis de nombreux rabbins, que cette incroyable épreuve à laquelle sont soumis Abraham et Isaac est une préfiguration de Pessa’h et de la mort des premiers-nés.
L’Akédah, de même que le drame qui marque le départ d’Israël de l’Égypte, témoigne de la souffrance et de la mort nécessaires pour affranchir l’homme de ses péchés. Étonnant ? Choquant ? Sans aucun doute. Ne pouvait-il pas en être autrement ? Que le pardon des péchés passe sans épreuve, sans le sang ou la souffrance d’un innocent ?...

À Pessa’h déjà, la joie du Salut est ternie par la peine causée par la mort de l’agneau. Non que l’on pleure beaucoup pour la mort de l’animal en lui-même, mais il ne fait aucun doute que l’expérience est prophétique et que le sang versé et répandu sur les linteaux des portes signifie que le pardon et l’affranchissement des israélites passent par la mort du Machia’h innocent. Quoi ? Dieu se satisferait-il du sang d’un agneau ? Ou même en l’occurrence de plusieurs ? Pessa’h ne serait-il qu’un événement historique ? Ou a-t-il aussi un caractère prophétique ?

Roch Hachana, la fête de Téroua’h, est un rappel de tout cela. En réalité, l’événement premier de Pessa’h et du sacrifice prophétique de l’agneau est rappelé lors de toutes les fêtes, du Chabbat comme de toutes les autres et donc de Yom Téroua’h. L’Akédah est relue comme une invitation à considérer ce que fut l’expérience douloureuse du patriarche et de son fils, modèle prophétique de ce que sera la marche du Messie vers la souffrance et la mort.
Cependant, que serait cette profonde méditation de la Torah sans l’examen de conscience de chaque israélite, et même de chaque être humain, placé devant son créateur ? C’est ainsi que débute les 10 jours à venir jusqu’à Kippour, jour redouté où est espéré la clémence divine en faveur de ses créatures coupables devant lui.
Curieusement, la réponse ne se trouve pas délivrée le 10, mais le premier du mois.
En effet, le récit de l’Akédah, comme sa perspective prophétique confirmée à Pessa’h et même son accomplissement en la mort du Machia’h, ne laisse pas le patriarche, et le lecteur de la Torah sans espérance. Un bélier a été offert en lieu et place d’Isaac. Le fils vivra parce qu’un autre est mort à sa place. L’agneau de Pessa’h a lui été sacrifié et son sang a servi de rançon pour tous les israélites. De même, le sang versé du Machia’h sert à l’expiation des fautes de toute l’humanité, conformément à ce que déclare le prophète Isaïe au chapitre 53 :
4  En fait, ce sont nos souffrances qu’il a portées,
c’est de nos douleurs qu’il s’était chargé ;
et nous, nous le pensions atteint d’un fléau,
frappé par Dieu et affligé.
5  Or il était transpercé à cause de nos transgressions,
écrasé à cause de nos fautes ;
la correction qui nous vaut la paix est tombée sur lui,
et c’est par ses meurtrissures que nous avons été guéris.
6  Nous étions tous errants comme du petit bétail,
chacun suivait sa propre voie ;
et le Seigneur a fait venir sur lui notre faute à tous.

Certains commentateurs estiment que le « personnage » dont il serait question dans le texte du prophète est Israël lui-même, voire Moïse ou quelque autre personnage. Bien des rabbins reconnaissent toutefois le lien de ce passage avec le Messie.

Le souffle dans le choffar n’est autre que l’appel du Seigneur à être à l’écoute de ce qu’il nous annonce par la bouche des prophètes. Le Roua’h Hakodech nous annonce le Salut d’Israël et de tous ceux qui s’approchent de Lui. À Kippour, le message n’est pas la condamnation, mais la déclaration divine que justice a été faite. Le sang de l’agneau — en la personne du Machia’h Yéchoua’ — a été versé pour expier nos fautes. Mais, comme le déclare David, il n’a pas connu la corruption (psaume 16) et les liens du séjour des morts n’ont pu le retenir. Il est donc revenu à la vie et il est vivant aujourd’hui.

Le son du Choffar le rappelle. Il n’est produit que par le souffle, c’est-à-dire le Roua’h Hakodech. Que personne n’y reste insensible et que du milieu de son recueillement, il goûte à la joie du Salut.

mercredi 26 juillet 2017

Entre absurdité et hypocrisie !

Une fois de plus, le Proche-Orient est en ébullition en son lieu le plus hautement symbolique : Jérusalem. Les médias, une fois encore, n’ont pas manqué de rendre compte de « l’injustice » récurrente des Israéliens à l’égard des Palestiniens, comptabilisant les « victimes » sans plus de détail, d’un côté puis de l’autre.
Pour le lecteur blasé, le « déséquilibre » patent en faveur de l’un ou l’autre des protagonistes est devenu forcément à la longue une manière, sinon LA manière de désigner le « coupable », celui à l’origine des troubles.
J’ai déjà eu l’occasion de l’évoquer dans de précédents articles, l’usage outrancier d’un vocabulaire « chargé » participe au lynchage médiatique volontairement choisi par le microcosme médiatique français et même largement européen.
C’est ainsi que les termes « colonie », « colon » et tous leurs vocables dérivés sont irrémédiablement reliés aux Israéliens, juifs de préférence (un Arabe israélien n’est jamais désigné comme « colon »). L’usage abusif d’un tel vocabulaire ne se retrouve pour aucun autre peuple et pour aucun autre conflit de par le monde. Absurde n’est-ce pas ?... Sans aucun doute. Qui peuvent bien être ces « Juifs israéliens » venus d’une terre inconnue pour coloniser la « Palestine » dont l’histoire a du mal à s’afficher dans le musée récemment construit à sa gloire ?...
L’usage perpétué d’un tel langage doit être clairement dénoncé. Il n’y a pas plus de « colons » israéliens que de « réfugiés » palestiniens perpétuels et même se multipliant. Poursuivre dans cette voie est non seulement mensonger, mais une vraie pyromanie.



Ainsi donc, l’assassinat de deux policiers israéliens par trois terroristes arabes israéliens a conduit les forces de sécurité d’Israël à établir un filtrage aux abords de l’esplanade des mosquées (Mont du Temple). En effet, les caméras de surveillance ont établi avec certitude que les terroristes avaient soigneusement organisé leur action en dissimulant des armes dans l’enceinte même abritant les mosquées.
Il convient de rappeler en passant que cet espace confiné qui surplombe la ville est contrôlé par le Waqf, une autorité islamique jordanienne qui gère l’accès aux deux lieux de culte musulman. Cela étant, la décision israélienne de placer des portiques détecteurs de métaux, comme on en trouve par ailleurs dans les aéroports et même aux abords des mosquées à La Mecque ou Médine, est apparue fort logique et n’entravait en rien l’accès des musulmans désireux de prier ou se rendre aux grandes mosquées.
Mais l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas ne l’entendait pas de cette oreille. Saisissant l’occasion, les dirigeants palestiniens se sont empressés d’accuser les Israéliens de vouloir humilier les Arabes et même empêcher le libre culte musulman. Qu’importe que cela soit faux, l’essentiel était de soulever les foules contre l’ennemi sioniste et susciter l’empathie des Occidentaux pour les « victimes » palestiniennes. La France n’a d’ailleurs pas attendu pour convoquer une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, afin de contraindre les Israéliens de se soumettre aux exigences de la « rue ». Dans de telles circonstances, les violences se sont naturellement multipliées à Jérusalem, mais aussi en Turquie où des islamistes s’en sont pris à une synagogue. En Jordanie, une attaque a été perpétrée à l’ambassade d’Israël à Amman, faisant deux morts et un blessé grave. Suite à quoi, la tension a monté d’un cran entre la Jordanie et Israël.
Par ailleurs, un Palestinien, réclamant « justice », est allé assassiner un grand-père et deux autres membres de sa famille qui étaient réunis pour le diner de Chabbat. Bien entendu, les médias se sont empressés de qualifier les victimes de « colons ». Le lecteur appréciera aisément et de lui-même où se trouve la vraie « justice ».

Et dire qu’il n’était question que de détecteurs de métaux. Se peut-il qu’on aille à la mosquée avec une grenade, une kalachnikov ou même un couteau de cuisine ?... Je crains que les prêches dans ces mosquées ne passent pas les détecteurs de haine ; or c’est par elle que commence la violence, de la plus sournoise à la plus concrète.

Ne soyons pas hypocrites, Israël est parfaitement légitime quand il cherche à empêcher les musulmans de prendre avec eux pour prier des instruments de violence. Mais dans le fond, nous savons bien que ce sont les paroles qui tuent en premier et conduisent ceux qui vocifèrent et soulèvent les foules à prendre les armes.
À quand l’installation de « détecteurs » de prêches haineux à l’entrée des mosquées, des églises, des synagogues… des salles de rédaction ?...


Les Israéliens viennent de retirer les portiques détecteurs de métaux au profit de systèmes high-tech plus « discrets ». Pas sûr que la foule se calme… On sait bien que le problème de fond est ailleurs.

jeudi 13 juillet 2017

La France plongée dans ses contradictions

Ces derniers mois, la multiplication des rendez-vous électoraux et son cortège de surprises en tout genre, de « scandales » mis en lumière ou au contraire noyés dans le bouillon médiatique, a révélé le pouvoir extraordinaire et manipulateur des organes de communication télévisuelle et plus encore des réseaux sociaux infectés et infectant les esprits sans aucun remède.
Les « complotistes » y ont vu la main invisible des « puissants » anonymes qui placent leurs pions sur l’échiquier géant de la planète, ou plus modestement de notre douce France.
L’électeur téléspectateur, consommateur de Facebook, Twitter et autres sites internet pseudo indépendants, a cru pouvoir trier le flux continu d’informations contradictoires, soigneusement enrobées par des spécialistes en communication extrêmement performants. Il n’en a rien été.
Les soupçons et la présomption d’innocence se sont rapidement transformés en certitudes et jugements irréversibles, des armes médiatiquement létales. Les élections passées, le système n’a pas changé.
La seule manière de réduire l’influence de telle ou telle nouvelle consiste alors à l’étouffer sous un magma d’informations que l’on sait inutiles et qui viendront masquer l’essentiel, le réellement pertinent.



C’est ainsi que bien peu de Français ont eu vent des dernières informations relatives au Moyen-Orient et Israël en particulier. Cela dit en passant, j’avoue que quelquefois, je me passerais bien de voir Israël à la une des journaux. Mais il y a des signes inquiétants, parce que persistants, dans l’attitude de la France à l’égard d’Israël et du peuple juif.
Il y a quelques jours, le président Macron a accueilli Mahmoud Abbas à l’Élysée lui assurant son soutien indéfectible à une solution de paix basée sur le principe de deux États, une solution qui pourtant, en coulisse, a de moins en moins d’adeptes sérieux. Il soulignait également sa condamnation de la « colonisation » par Israël.
Mais comment en aurait-il pu être autrement dès lors que monsieur Macron avait qualifié (avant son élection) la colonisation française de crime contre l’humanité ? Le choix des mots et des sujets n’était ainsi pas anodin. Soyons-en certains.
Les médias et les politiques ne peuvent imaginer un seul instant le terme « colonisation » associé à quelque chose de positif, aussi, le relier en permanence à Israël ne peut que participer à la diabolisation de cette nation. Substituez le mot « colon » à celui de « nazi » et vous percevrez rapidement l’effet dévastateur produit dans les esprits. Certains se demanderont alors pourquoi cette diabolisation à outrance et systématique d’Israël au travers de vocables que l’on sait « sensibles » pour nos concitoyens ? La « culpabilisation » de la France au travers de son aventure coloniale historique — une aventure partagée par la plupart des pays européens — est devenue un instrument politique visant à « adoucir » la rancœur des populations immigrées — d’autres s’empresseront d’ajouter, à « justifier » leur colère — celle de ces anciens « colonisés » qui, pas si rancunier finalement, sont venus s’installer en France.
Sauf que la colonisation française étant de l’histoire de plus en plus ancienne, fort distante des générations d’aujourd’hui, il faut un autre exutoire qu’Israël incarne parfaitement dans le monde arabo-musulman. Israël est le « colonisateur » malfaisant sorti d’on ne sait où dont la légitimité est ainsi contestée de toutes les manières. Ainsi donc, les Juifs sont le seul peuple existant sans histoire et sans terre s’inscrivant dans un « réel » officiellement reconnu. La création de leur État relève d’une « erreur » historique découlant de la barbarie nazie. Ils sont l’incarnation fautive des colonisateurs européens qui les ont « laissés » s’installer sur une terre qui ne peut par essence que leur être « étrangère » dès lors qu’ils sont désignés comme « colons ».
De la sorte, le discours politique ne s’inscrit plus dans la vérité intrinsèque de l’histoire, mais dans une réécriture accommodante dont les vertus restent discutables.

Pour le croyant, c’est là que se trouve le dilemme. On peut être plus ou moins d’accords avec les choix politiques de son pays. Il est possible même de discuter de ses arguments, de contester leur pertinence. Mais le dialogue devient nettement plus compliqué quand les vérités historiques les plus élémentaires et les plus évidentes sont délibérément bafouées.
C’est ainsi que nous avions dénoncé le vote à l’UNESCO de la France qui semblait cautionner, en novembre dernier, la qualification de Jérusalem et de sa vielle ville de site islamique, faisant fi de la réalité historique au détriment des Juifs, mais aussi indirectement des chrétiens.

Qu’importe les critiques et les condamnations, l’UNESCO, devenue pour ainsi dire un organe onusien de propagande islamique, poursuit sa politique infâme de délégitimation d’Israël. Et l’élection de monsieur Macron à la présidence de la République ne permet pas d’entrevoir d’inflexion aux relations paradoxales que notre pays entretient avec Israël et le peuple juif.
La « bienveillante » abstention de la France à l’UNESCO lors du vote récent en faveur de la reconnaissance du caveau des patriarches à Hébron comme site palestinien — entendez par là uniquement musulman et donc non-juif — est un affront de plus et un négationnisme politique révélateur.

La réponse d’Israël ne s’est d’ailleurs pas fait attendre. Le Premier ministre israélien a déclaré la création prochaine d’un musée du patrimoine juif à Hébron. Et nous pouvons être certains qu’il ne sera pas vide comme le musée de l’histoire de la « Palestine » de Ramallah financé à coup de millions de l’Union européenne.

Au regard du positionnement français à l’UNESCO, reflet patent d’une politique inqualifiable à l’égard d’Israël qui n’a finalement pas varié depuis 50 ans, on relèvera la décision commune des ministères de la Culture et de la Justice d’ouvrir l’accès aux archives du procès de Klaus Barbie, condamné il y a 30 ans pour crime contre l’humanité. Selon les ministres, la mesure a été prise afin de lutter contre le négationnisme et l’antisémitisme en France.
Bien entendu, en tant que telle, on ne pourra que saluer la décision si prompte d’un gouvernement à peine installé. Mais la déclaration est un peu l’arbre qui cache la forêt. L’antisémitisme et le négationnisme sont dans le discours officiel exclusivement d’extrême droite. Ils sont le chiffon rouge agité pour détourner l’attention et faire oublier que l’antisémitisme quotidien que connaissent les Juifs en France est essentiellement issu de la communauté arabo-musulmane. Au négationnisme traditionnel relatif à la Shoah se superpose de façon récurrente celui à propos de l’histoire du peuple d’Israël, qu’elle soit dans la Bible ou plus contemporaine.
Ce négationnisme arabo-musulman transpire dans les décisions de l’UNESCO et la France apporte sa caution à minima en s’abstenant lors des votes proposés.

Les Juifs comme les chrétiens s’inquiètent de ce double standard de la politique française qui depuis des années déclare vouloir lutter contre l’antisémitisme dont les Juifs sont de plus en plus victimes, et en même temps ferme les yeux sur l’antisémitisme arabo-musulman qui ne cesse de se développer dans les banlieues. Il y a indéniablement un calcul politique dont les conséquences ne sont pas mesurées.

Par ailleurs, l’insistance à dénoncer le pseudo « colonialisme » d’Israël est en réalité une forme de négationnisme que, je pense, tout croyant devrait dénoncer. En laissant s’installer le mensonge historique au sujet d’Israël, les chrétiens eux-mêmes finiront par en pâtir.

L’heure n’est plus au grand discours ou la recherche à tout prix d’un consensus. La vérité est seule en cause et c’est elle qui réellement rend libre. Se taire ou s’abstenir est un délit de fuite pour lequel on finit toujours par être rattrapé.