vendredi 23 octobre 2015

La « théologie » politique du « remplacement » - signe des temps ?

Il peut paraître incongru de juxtaposer des termes ou des concepts que l’on imagine en général assez mal être mis en relation. Et pourtant ! Quand bien même le conflit au Moyen-Orient s’apparente de plus en plus à une guerre de religion qui ne dit pas son nom, il semble bien se dessiner de plus en plus nettement une forme de stratégie politique qui n’est autre qu’une « théologie du remplacement » appliquée aux relations entre Juifs et musulmans.

En réalité, le phénomène n’est pas nouveau et la « théologie du remplacement » - concept visant à établir la légitimité de l’Église dans la délégitimation d’Israël – est elle-même presque aussi ancienne que l’Église.



S’agissant de son application politique dans le contexte d’aujourd’hui, les données sont bien évidemment très différentes. Certains chrétiens pensaient en leur temps que leur identité ne pouvait s’affirmer durablement que dans une différenciation notable d’avec les racines légitimes de leur mouvement, à savoir le judaïsme en matière de culte et même Israël en tant que Nation (surtout que les nouveaux croyants parmi les païens devenaient plus nombreux).

Le concept de greffe, tel que l’apôtre Paul le développe dans sa lettre aux Romains et qui définit clairement les rapports entre Juifs et non-juifs dans le « corps » messianique, n’apparaissait pas « suffisant » à certains et il fallait aller plus loin, jusqu’à supplanter la racine elle-même, Israël.

Cela a été d’autant plus vrai que l’Église, au fil du temps, a souhaité affirmer plus fortement son identité politique en tant que « groupe » à l’intérieur de l’Empire romain. Parallèlement, la nation juive était de plus en plus persécutée par les Romains et beaucoup de chrétiens ont trouvé opportun de prendre de la distance avec Israël, voire peut-être même en le délégitimant un peu plus pour en tirer un profit politique.

Ce qui au départ pouvait être une dispute théologique à l’intérieur du judaïsme est rapidement devenu une stratégie politique pouvant entrainer la destruction de l’un au bénéfice de l’autre.
Nier l’existence d’Israël, ou mieux encore, rendre illégitime cette existence pour renforcer sa propre identité et sa légitimité, a été la principale arme théologico-politique des dirigeants de l’Église, devenue institution politique. On sait, hélas, quelles ont été les conséquences tragiques de cette stratégie.

Dans le contexte politique des 20e et 21e siècles, le débat n’est plus objectivement théologique, mais historique et politique. La dernière décision (le 21 octobre 2015) de l’UNESCO de reconnaître le tombeau de Rachel (Bethléem) et le caveau des patriarches (Hébron) comme des lieux saints musulmans est constitutif de cette stratégie qui consiste à nier le rapport des Juifs avec ces lieux et de s’approprier ce même rapport pour renforcer sa légitimité. Encore qu’il s’en soit fallu de peu que la coalition musulmane, qui avait initié cette résolution (pour le compte des Palestiniens), ait pu ajouter à ces lieux le mur des Lamentations (kotel), le lieu le plus saint du judaïsme, comme étant la « place Al-Bouraq », soi-disant lieu saint musulman.

Le tombeau de Joseph est déjà depuis plusieurs années dans « l’escarcelle » des musulmans qui l’ont déclaré lieu de sépulture d’un dignitaire musulman dont on n’a jamais entendu parler. Ce qui n’a pas empêché les Palestiniens d’incendier le site il y a quelques jours, témoignage éloquent du respect qu’ils ont des lieux de sépulture.

La stratégie politique du « remplacement » n’est pas seulement manifeste sur le terrain des lieux saints. Elle existe aussi dans la contestation de la légitimité même des Juifs d’Israël à occuper cette terre. En effet, de pseudo-historiens en viennent à réfuter la pertinence à accepter l’émigration des Juifs qui au 20e siècle sont venus s’installer en Israël. Sans contester leur judéité sur un plan religieux, c’est leur appartenance ethnique qui est dénoncée. Ils ne seraient pas de « vrais » Juifs, héritiers des déportés du 1er siècle. Il est alors présenté une autre version qui « démontrerait » comment les « vrais Juifs », descendants des Juifs d’il y a 2000 ans, seraient en réalité les Palestiniens, convertis pour la plupart à l’islam ou au christianisme et qui auraient « toujours » vécu en « Palestine ». Il s’est donc construit parallèlement une « histoire » des « Palestiniens » toute légitime, remontant à plusieurs siècles et qui vient oblitérer, en quelque sorte, l’histoire moderne d’Israël et des Juifs en général.
L’affaire peut faire sourire le lecteur incrédule, le chrétien qui lit sa Bible et connaît son histoire, mais l’inversion historique prend des proportions telles que le mensonge vient supplanter la vérité jusque dans les manuels scolaires et d’histoire. Comment ensuite déraciner les mensonges ancrés dans la mémoire collective ?
On peut regretter par ailleurs que certains chrétiens palestiniens (mais pas tous) soient entrés dans ce type de stratégie politique en y ajoutant une pointe théologique et en précisant qu’ils sont « eux » - les Palestiniens chrétiens – le « véritable Israël » légitime.

On peut comprendre aisément que ce genre d’approche théologico-politique du « remplacement » ne peut aboutir qu’à la pire des catastrophes. Peu à peu se dessinent les contours d’une solution politique qui ne peut être que l’extermination d’Israël. Serais-je en train d’exagérer ?... D’aboutir à des conclusions catastrophistes ?...

Tous certes n’adhèrent pas à ce schéma stratégique et aux aspirations musulmanes les plus radicales. Mais l’indifférence politique – la France ne s’est pas opposée à cette résolution inique de l’UNESCO (elle s’est abstenue) – s’étend toujours davantage et plus rien ne s’oppose véritablement à ce que la délégitimation d’Israël devienne totale, ouvrant la voie à l’union des Nations contre Israël. Ce signe des temps est proche de s’accomplir. Il doit nous tenir en éveil, prêts pour les circonstances sombres qui s’annoncent, prêts aussi pour l’avènement de l’Éternel et de son Messie Yéchoua’.


Guy ATHIA

vendredi 16 octobre 2015

LA GUERRE CONTRE LES JUIFS A-T-ELLE COMMENCÉ ?

À vrai dire, cela fait longtemps que cette guerre a commencé. Mais il y a dans l’air comme un changement inquiétant qui marque peut-être bien un tournant dans le regard que l’on peut porter sur le conflit opposant Israël au monde arabe. Je pense que dans le fond, on touche peut-être bien à sa nature profonde, à son expression la plus violente en même temps que la plus révélatrice.

Le plus souvent, le conflit israélo-arabe est présenté comme une lutte nationaliste, une dispute territoriale, voire une guerre « coloniale ».
Au départ, Israël était en grande partie perçu comme un « petit » état luttant avec succès pour sa survie au milieu d’une multitude de nations arabes intransigeantes. Dans le même temps, d’autres considéraient Israël comme le fruit empoisonné d’un colonialisme occidental sur fond de guerre froide. Peu comprenaient que la nature profonde du conflit était en fin de compte le refus des Juifs de demeurer sous le statut de dhimmis qui avait été le leur depuis des siècles sous la domination de l’islam. Cette condition particulière était en réalité une sorte de « citoyenneté » de seconde classe assortie bien souvent de discriminations, d’humiliations de toutes sortes et de violences.



Croisant des intérêts communs, les nationalistes arabes et les services secrets russes (le KGB) créèrent au courant des années 60 un concept nouveau propre à accentuer la pression sur un peuple d’Israël refusant toujours de se « soumettre » au dictat de l’islam. Il est d’ailleurs totalement confirmé que le KGB russe, expert en la matière, a fortement contribué à répandre la propagande à propos de l’existence d’un « peuple palestinien » opprimé par les Israéliens. Loin de nier l’existence des souffrances de part et d’autre, je relève seulement que la propagande mensongère construite en son temps a permis de projeter dans la conscience collective de l’opinion mondiale une image erronée de la réalité, fortement colportée ensuite par les médias du monde entier.

Mais même ainsi, la lutte nationaliste palestinienne, quoique gagnant des « points » dans l’opinion publique internationale, ne trouvait pas le ressort suffisant capable de mobiliser derrière elle les forces nécessaires propres à renverser l’équilibre en sa faveur. C’est ainsi que s’est réveillé en son sein l’argument religieux. Celui-ci n’avait jamais vraiment disparu, mais il était pour ainsi dire relégué au second plan. La « défense » de l’islam a donc pris le relais du classique nationalisme arabe, devenu obsolète ou tout simplement insuffisamment efficace. En effet, ce dernier impliquait un nécessaire compromis pour emporter l’adhésion, sinon de « l’ennemi sioniste », au moins des nations occidentales. En revanche, la cause de l’islam ne souffre aucune discussion. Personne n’imagine en fin de compte négocier avec le « prophète », pas plus qu’avec Allah.
Le Hamas, le djihad islamique et plusieurs groupuscules palestiniens issus directement des rangs de l’OLP ont choisi l’option violente qui aujourd’hui a l’adhésion de la majorité des Palestiniens.

Depuis des années, l’éducation et l’incitation permanente à la haine des Juifs sont comme un vent de tempête qui annonce l’ouragan à venir. Se peut-il que le temps soit venu de « récolter » ce que patiemment les dirigeants palestiniens ont semé ?...

Depuis quelques jours, les attaques au couteau se sont multipliées, faisant des morts et des blessés. Ce qui caractérise toutefois ces agressions, c’est la motivation profonde de leurs auteurs, ainsi que leur réaction après leur arrestation. Si la plupart sont originaires des quartiers arabes de Jérusalem, leurs forfaits se sont produits un peu partout en Israël. Parmi eux se trouvent des jeunes, et même des adolescents, d’autres plus âgés et dans toutes les catégories sociales. La violence extrême des attaques témoigne de l’envie de tuer des Juifs pour rien d’autre que leur qualité de Juif. Animés d’une haine indescriptible, leur motivation est détachée de tout nationalisme. Ils savent pertinemment que leur chance d’être eux-mêmes abattus au cours de leur attaque est très importante. Leur action n’a bien évidemment aucune portée stratégique, mais ils se glorifient de leur haine et du sang qu’ils versent. Leurs familles de même, loin de s’affliger, affichent une fierté  et appellent de leurs vœux la multiplication de ces meurtres. La télévision a pu recueillir avec effroi des témoignages de mères loin d’être en pleurs, d’amis et de voisins qui ne cachent pas leur soutien à la violence contre les Juifs.

Les Israéliens réalisent au fil des jours que la cohabitation avec leurs voisins arabes ne sera peut-être plus aussi facile à envisager. Chacun se méfie de son voisin arabe, du plus jeune au plus âgé. Craignant même d’être agressés par un simple employé de la compagnie téléphonique Bezek (l’un des agresseurs de la semaine passée travaillait pour cette compagnie), certains demandent à n’être dépannés que par des techniciens juifs. Hallucinante situation que l’on n’imaginait pas il y a encore quelques semaines. Les commerces arabes sont désertés par les clients juifs, ce qui risque de précipiter l’économie arabe, en Israël même. Des entreprises débauchent également certains de leurs employés arabes.

Certes, toutes ne le font pas et il existe encore un grand nombre d’exemples où Juifs et Arabes travaillent et vivent ensemble. Mais le vent tourne et la confiance a sérieusement été ébranlée.

Les autorités israéliennes agissent au mieux pour prévenir les agressions, tandis que du côté palestinien, on continue d’attiser la haine et Mahmoud Abbas a même été surpris de mensonge à la télévision palestinienne. La situation pourrait bien complètement lui échapper.

À l’heure où j’écris cet article, on apprend que le tombeau de Joseph – lieu saint du judaïsme en territoire palestinien - a été entièrement incendié par des émeutiers palestiniens. On imagine sans peine que les incendiaires ont été fortement motivés par les mensonges répandus par l’Autorité palestinienne qui annonce depuis des semaines la volonté des Juifs de détruire la Mosquée Al-Aqca (sur le mont du Temple).

Alors bien entendu, d’ici quelques jours, on verra si la tension retombe et si finalement tout rentre dans l’ordre. Je crains cependant que la confiance ne revienne pas si aisément. Ces derniers jours, tout le monde s’est rendu compte en Israël que la haine des Juifs était l’unique moteur des attaques anti-israéliennes. L’argument religieux et la défense de l’islam autour de l’esplanade des mosquées sont devenus le moyen par excellence de rassembler sous une même bannière l’ensemble des musulmans, par delà les frontières des états.

Il n’y a plus à ce stade de négociation envisageable. On ne discute pas avec celui qui crie sa soif de tuer des Juifs seulement parce qu’ils sont juifs. Localement, il sera toujours possible d’envisager le dialogue et l’échange entre individus. Mais le mythe du « peuple palestinien » a volé en éclat avec les déclarations répétées de ses dirigeants mobilisant les masses pour tuer des Juifs.

Reste les médias occidentaux, coupables depuis longtemps de parti pris, qui continuent à colporter les mensonges et la haine des Juifs.

Mais comme le dit le proverbe : qui sème le vent, récolte la tempête… et l’heure de la tempête ne saurait tarder. La guerre ouverte contre les Juifs a peut-être bien commencé.


Il y a quelques semaines, j’avais parlé de l’isolement d’Israël comme un signe des temps de la fin. Celui de la haine généralisée et manifeste contre les Juifs en est un autre. Rien de vraiment nouveau sous le soleil peut-être. Ce qui change toutefois, c’est le dévoilement plus significatif de ces signes… en premier lieu pour Israël. Est-ce là le chemin vers un début de retour à Dieu et une espérance qui ne se fonde plus qu’en l’Éternel, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ?...