jeudi 12 avril 2018

YOM HASHOAH ! Ne l’oublions pas !

En juin 2017, nous publiions dans le journal du Berger d’Israël un article intitulé : parle-t-on trop aujourd’hui de la mémoire de la Shoah ? (n° 585)

Tandis que les derniers témoins de cette époque s’éteignent peu à peu, il est plus que jamais de notre devoir de raviver toujours davantage leur souvenir. En effet, la contestation des crimes commis par les nazis ne faiblit pas. Nous disposons d’internet et de milliers d’archives — autant de preuves — et pourtant, nombreux sont celles et ceux à refuser l’évidence, à minimiser l’ampleur des massacres, l’assassinat de plus de 6 millions de Juifs. Pourquoi un tel négationnisme ? Pourquoi la contestation de ce qui représente le génocide le plus important de l’histoire de l’humanité ? Pourquoi la vérité se heurte-t-elle à un mur de mensonges aussi grossiers ? Pourquoi la multiplication des sites en mémoire de la Shoah n’arrive-t-elle pas à endiguer la déferlante de haine contre les Juifs ?



Je viens de visionner deux vidéos de témoignages d’anciens nazis, membres d’unités SS, qui racontent, parfois avec une légèreté déconcertante, ce qui a été leur quotidien, leur espérance, leur « religion ». Très tôt, ils ont été formés, formatés même, pour constituer une élite de la nation. Ils ont connu la gloire et les honneurs. Ils ont souvent tué et massacré sans aucun état d’âme. Mais au bout du compte, même après la défaite, leur conclusion est glaçante. Peu ou pas de repentance. Ceux à regretter leurs crimes sont des exceptions. Même après 80 ans, beaucoup continuent à glorifier le Reich et le national-socialisme.

Alors bien entendu, on comprend aisément ce qui a pu alimenter et nourrir le lavage de cerveau de jeunes gens qui, parfois dès l’âge de 5 ans, se trouvaient endoctrinés dans l’idéal du culte de l’homme « supérieur » et de son chef, Adolf Hitler.
Aurions-nous adhéré comme eux au même rêve sublimé si nous avions vécu les mêmes années noires d’entre les deux guerres ?... Difficile à dire.

Sans minimiser le moins du monde l’efficacité de la machine de propagande nazie — que l’on retrouve dans d’autres mécanismes politico-religieux — il apparaît que l’adhésion idéologique du peuple allemand aux thèses hitlériennes trouve racine dans un terreau bien plus ancien dont je ne vais pas vous parler maintenant.
Olivier MELNICK[1], collaborateur du Berger d’Israël, en parlerait sans doute mieux que moi, mais je voudrais souligner dans cet article deux réalités dans notre époque qui m’amènent à rappeler l’importance du souvenir de la Shoah et de son témoignage.

La première est que l’on n’a pas tiré aujourd’hui toutes les leçons de la Shoah. Très curieusement, la négation du génocide des Juifs a commencé dès le lendemain de la guerre et, jusqu’à aujourd’hui, elle a infusé toute la planète dans des proportions que l’on n’aurait pas imaginées il y a 70 ans. Si sur le plan politique, le national-socialisme allemand n’a pas réussi à reprendre pied dans le pays, l’idéologie raciste et antisémite — qui en réalité n’était ni nouvelle ni spécifiquement allemande — continue de s’étendre sur tous les continents.
De nos jours, la haine des Juifs est surtout présente dans les pays ou l’islam est dominant. Certaines nations, telles que l’Algérie ou la Tunisie, ne cachent même pas leur politique ouvertement antisémite (et cela n’offusque pas grand monde). La grande majorité des migrants musulmans qui arrivent en Europe, issus pour la plupart du Proche ou Moyen-Orient, sont animés de sentiments hostiles à l’égard des Juifs.
Sans vraiment surprendre, le constat est alarmant et c’est souvent dès le plus jeune âge que l’endoctrinement antisémite se produit.
Quand on réalise combien la majorité des criminels SS est restée fidèle aux idéaux nazis, même après des dizaines d’années, on imagine mal comment nos gouvernants se proposent de « déradicaliser » les jeunes terroristes pétris de haine contre les Juifs et tout ce qui n’est pas musulman.

La deuxième chose qu’il nous faut relever, à propos de cette haine surdimensionnée à l’encontre des Juifs, c’est que celle-ci est de nature spirituelle. Elle ne répond à aucune logique humaine et repose assurément sur un tissu de mensonges qui n’a rien de rationnel. Si l’on prend la peine de suivre le fil de l’antisémitisme au travers de l’Histoire, on réalise que celui-ci est unique en son genre.
L’adversaire, le diable, le père du mensonge, sait parfaitement tromper et cultiver la haine pour amener l’extermination du peuple juif dont est issu le Machia’h, le Messie Sauveur.
Je sais bien que la proposition est audacieuse, mais elle est plus que logique si l’on examine l’histoire du peuple juif, dans les Écritures bibliques et durant ces 20 derniers siècles.
Bien entendu, reconnaître l’action en sous-main du Satan dans la haine universelle des Juifs à travers l’Histoire n’excuse pas les crimes perpétrés sur des millions d’individus innocents. Il en explique seulement les mécanismes et indique la nature des « armes » susceptibles de vaincre définitivement la haine enracinée dans les cœurs.

Faut-il en conclure que tout est perdu et qu’il n’y a plus rien à faire ? Faut-il se résigner au mensonge et à la tyrannie de ceux qui appellent à la « répétition » de ce qu’ils contestent ? Nullement !
Une célèbre parole d’un Sage affirmait que celui qui sauve une vie sauve toute l’humanité[2]. Par ailleurs, pour un seul qui se repent, tous les anges se réjouissent[3] déclare Yéchoua’.
La Shoah nous interroge peut-être sur le sens de la vie et, par delà les questions sans réponses, nous ramène à notre vraie place devant Dieu notre créateur.
La Shoah témoigne à toutes les générations de l’étendue du mal qui gangrène l’humanité, de sa nature et même de son origine démoniaque. Mais elle témoigne aussi de la souveraineté de Dieu et de sa victoire finale sur l’adversaire de nos âmes. Nous pouvons tomber dans le piège de la haine perpétuelle des criminels, ou encore de la compassion sans fin pour les victimes. Mais quelle victoire quand un seul en vient à se tourner en toute humilité vers son créateur !
La mémoire de la Shoah ne peut effacer le crime ni même rendre justice à toutes les victimes. Elle peut cependant faire prendre conscience à chacun — bourreau comme victime — de sa place devant celui à qui nous devons tous un jour rendre compte. Je ne juge personne, mais si après toutes ces souffrances, une seule âme lève les yeux vers le ciel pour reconnaître son créateur, je m’associerai aux anges pour rendre gloire à Dieu.
C’est peut-être bien pour cela que beaucoup s’acharnent à ne plus vouloir perpétuer la mémoire de la Shoah.
Un jour, les victimes et leurs bourreaux comparaitront devant le trône du Messie. Je ne sais pas ce qui se dira à ce moment-là. Mais le Messie, lui, n’aura pas oublié.
N’oublions pas non plus !

Guy ATHIA



[1] Voir sur le sujet le site en anglais www.newantisemitism.com
[2] Talmud, Traité Sanhédrin, Chap. 5, Mishna 5.
[3] Luc 15.10.

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