jeudi 28 février 2013

A l’heure de Pourim !

« Lorsqu’on eut rapporté à Mardochée les paroles d’Esther, il lui fit répondre : – Ne t’imagine pas qu’étant dans le palais impérial, tu seras épargnée à la différence de tous les autres Juifs !

Bien au contraire ! Car si tu persistes à garder le silence dans les circonstances présentes, le salut et la délivrance viendront d’ailleurs pour les Juifs, alors que toi et ta famille, vous périrez. D’ailleurs, qui sait si ce n’est pas en vue de telles circonstances que tu es devenue impératrice ? » (Meguilah d’Esther 4. 12, 13, 14).

Le récit épique de la reine Esther, de Mardochée et d’Haman l’aggagite est bien connu des Juifs, sans doute un peu moins des Chrétiens qui y voient, pour la plupart, surtout un texte au caractère nationaliste bien affirmé. Qu’importe…

Si aujourd’hui, il s’agit d’une fête essentiellement festive où les enfants tiennent une grande place, se réjouissant de la victoire inespérée d’un peuple voué à l’extermination, sauvé par la main invisible d’un Dieu d’Israël qui, sans être nommé, est parfaitement présent, l’examen du texte au regard de l’histoire et de l’actualité font craindre le pire et une répétition des ambitions passées de celui qui en coulisse cherche, en éliminant les Juifs, à retarder sa propre déchéance.

Un récent livre choc sur le livre d’Esther rappelait comme un avertissement l’énigmatique exclamation d’un dirigeant nazi devant la potence : « Pourim 1946 ».

Ceci dit, notre texte parle de lui-même, le salut n’est pas dans la révolte, la vengeance, la résignation, ou encore dans le silence, mais bien plus dans le courage de prendre position pour le Seigneur et pour son peuple. Ce n’est pas facile, et le témoignage est parfois au prix de sa vie.

Mardochée, pour sa part, est convaincu que Dieu accordera le salut à son peuple.

Il souhaite seulement que la reine Esther y participe pleinement pour le salut des Juifs, et pour le sien.

Que le Chrétien donc – mais on peut en dire autant du Juif - ne s’imagine pas non plus que son silence lui épargnera la souffrance ou lui assurera la tranquillité.


Paul à Timothée est clair à ce sujet :

2 Timothée 3:12  En fait, tous ceux qui sont décidés à vivre dans l’attachement à Dieu par leur union avec Yéchoua’ le Messie connaîtront la persécution.

Et Yéchoua’ de nourrir notre foi par ce paradoxe : Matthieu 5.11

11  Heureux serez–vous quand les hommes vous insulteront et vous persécuteront, lorsqu’ils répandront toutes sortes de calomnies sur votre compte à cause de moi.

12  Oui, réjouissez–vous alors et soyez heureux, car une magnifique récompense vous attend dans les cieux. Car vous serez ainsi comme les prophètes d’autrefois : eux aussi ont été persécutés avant vous de la même manière.

Peut-on réellement se réjouir en pareille circonstance ?... Ou est-ce une joie en quelque sorte par anticipation... Dans une foi semblable à celle de Mardochée et d’Esther ?...

Il peut sembler « facile » de louer le Seigneur quand tout va bien, mais la vraie marque de celui qui craint Dieu, c’est sa louange, au milieu des épreuves, c’est sa capacité à dépasser l’horizon de ses propres difficultés pour contempler le salut final de Dieu qui ne manquera pas de nourrir à l’avance sa joie et sa reconnaissance.

Prenons donc exemple sur Mardochée et Esther qui ont su dépasser les craintes de l’instant pour leur propre vie et voir le salut de Dieu pour eux et leur peuple.

Réjouissons-nous donc de ce Pourim et de la délivrance de notre Dieu !

G.A.

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